Algérie - Revue de Presse

Labours-semailles à Bouira Les producteurs reprennent confiance



Labours-semailles à Bouira Les producteurs reprennent confiance
Publié le 06.01.2024 dans le Quotidien l’Expression

L’année 2024 annonce des prémices favorables.
La course contre la montre est lancée
Le spectre d'une année agricole compromise s'éloigne. La campagne labours-semailles, qui n'a pu être ouverte officiellement en octobre, un des mois les plus chauds et les plus secs de l'automne dernier, n'a pas empêché, avec l'arrivée des premières pluies, les producteurs qui reprenaient progressivement confiance, de se lancer dans une course contre la montrer pour rattraper les retards conséquents enregistrés cette année. Selon une source proche de la Chambre de l'agriculture, qui citait les déclarations du wali lors d'une réunion qui s'est tenue au siège de la wilaya avant les toutes dernières pluies, le taux d'emblavement de la superficie réservée à la céréaliculture, estimée à 72 000 ha était de 60%. Celui de notre source rencontrée il y a plus d'une semaine au niveau de la Chambre de l'agriculture, doit se situer autour de 70%. Le directeur de la Ccls (Coopérative des céréales et des légumes secs), Fakhreddine Gima, estime, lui, que le taux doit se rapprocher de 90%. Il ne reste, selon lui, que les producteurs qui possèdent un hectare et un hectare et demi. Ceux-là, d'ailleurs, ont encore quelques jours devant eux. Aux dires de ce responsable, la semence que la coopérative a fait venir du Sahara, a la particularité de pousser très vite. Elle peut donc être mise en terre en janvier et arriver à maturité en même temps que les autres. À la campagne, les céréaliers, conscients de l'enjeu, se livrent à un véritable challenge. Travaillant jour et nuit, ils ne semblent plus connaître de repos. Pour l'heure, le beau et le mauvais temps alternent. Les pluies n'ont pas, cette année, ce caractère orageux et torrentiel qui gâte les semences, en transformant les champs en véritable marécages. Fines et persistantes, elles laissent le temps au sol, assoiffé, de les absorber. Les oueds coulent et l'eau, sans être abondante, est claire. Les trois barrages ont vu leur niveau monter. D'après la directrice des ressources en eau, Amina Bougoffa, rencontrée dimanche dernier au siège du Trésor, à l'occasion du bilan de fin d'année, Koudiet Acerdoune, Tilzdit et oued Lakhel voient leur volume augmenter peu à peu. Celui de Koudiet Acerdoune, d'une capacité de 640 millions de m3, en est actuellement à 14 millions, après avoir été réduit à néant en octobre et fait envisager sa mise en repos. Le barrage de Tilzdit remonte légèrement. Il était à 39 millions. Il est aujourd'hui à 42 millions de m3, quand même très loin de sa capacité effective, estimée à 170 m3. Le niveau le plus bas est affiché par l'oued Lakhel, avec deux millions de m3, pour une capacité de 29 millions m3.
Si nous prenons la liberté d'évoquer la situation hydrographique de la région, ce n'est pas sans raison. Tous ceux qui connaissent notre wilaya savent ce que le secteur agricole doit à celui des ressources en eau. La bataille engagée contre le stress hydrique, jamais enregistré auparavant dans notre région, l'avait été en étroite collaboration avec deux secteurs. Il y avait cinq fermes pilotes à sauver, les jeunes arbres fruitiers à arroser, sous peine de les voir périr, des maraîchers à irriguer. Bref, il y avait les périmètres irrigués de Aïn Bessem, ces fameux 2 000 ha des plaines des Aribs, et puis, ceux d'El Esnam, estimés entre 5 et 6 000 ha. Sans la dotation de près de un million de m3, réservée l'année dernière à ces cultures, notre récolte en 2023 aurait été totalement ruinée.

L'année 2024 annonce des prémices favorables. Au moment où nous mettions sous presse, il pleuvait, hier matin. Nous avons eu «quelque chose» comme 200 mm de précipitations entre octobre et décembre. La moyenne annuelle pour notre wilaya est de 400 à 450 mm. Les 200 autres manquants pourraient bien venir entre janvier, février, mars, avril et même mai. La production céréalière, arboricole et maraîchère pourra dépendre d'une bonne répartition pluviométrique. Gardons bon espoir.
Ali DOUIDI

Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)