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La zakat à la rescousse de l'économie


La zakat à la rescousse de l'économie
Une collecte élevée peut servir à la promotion d l'investissement et à la création d'emplois permanents au profit des jeunes.La question sur le comment bien utiliser le Fonds de la zakat, alimenté par une collecte qui bat son plein ces jours-ci à l'occasion de la célébration de la fête religieuse de l'Achoura, se pose cette année avec beaucoup d'acuité. En effet en ces temps où le pays traverse une crise financière aiguë, au point où le Trésor public a besoin de 570 milliards de DA pour couvrir son déficit jusqu'à la fin 2017, il devient judicieux à ce que les dons d'argent versés dans le fond de la zakat fassent l'objet d'une attention particulière, car pouvant servir de levier à notre économie. Faut-il rappeler de prime abord que le fonds de la zakat a été créé en 2003 et s'emploie, de par son caractère d'aide au développement, à la résorption du chômage en apportant son soutien et opportunités d'emploi aux jeunes, toutes catégories sociales confondues, en vue de concrétiser leurs projets. Il s'agira donc aux banques réceptrices d'argent fiduciaire prélevé sur les revenus du fonds de l'octroyer à leur tour aux jeunes bénéficiaires, inscrits dans une liste arrêtée par un comité de wilaya, composé de donneurs, d'imams et de représentants de quartiers, mais avec beaucoup plus de célérité dans le but de faciliter la procédure d'octroi de crédits bonifiés. En effet, pour cette année, il serait intéressant à ce que les jeunes bénéficiaires soient plus nombreux histoire de démontrer aux sceptiques l'intérêt du fonds de la Zakat et que celui-ci peut être un véritable «levier» économique. Cependant, cet objectif ne peut être réalisé que si les montants de la collecte sont élevés ce qui n'est malheureusement pas le cas, car le fonds depuis sa création, n'a jamais atteint sa vitesse de croisière, pour ne pas dire que les dons de particuliers sont non seulement peu nombreux, mais aussi quelque peu maigres. «Bien sûr, les chiffres des collectes depuis 2003 mettent en exergue une adhésion qui va crescendo, mais cela ne reflète aucunement les réelles richesses entre les mains des Algériens», confie-t-on du côté du ministère des Affaires religieuses. C'est d'autant plus vrai dès lors que, chez nous, un seul homme d'affaires peut donner plus que ce qui a été capté en une année par le Fonds de la zakat. Un constat qui n'a rien d'étonnant si l'on se réfère au nombre élevé de gens aisés que compte le pays. Ce qui pousse à dire que si ces derniers venaient à se soumettre au nissab de la zakat fixé pour l'année 2017 à 395 250 DA, le compte total dépasserait facilement les centaines de milliards. Or, selon des spécialistes versés et proches du dossier en question plusieurs facteurs contribuent à l'échec d'une pareille finalité. «En premier lieu, il y a cette masse impressionnante d'argent «noir» en circulation, dont les détenteurs font de la zakat presque au «noir», si jamais ils y croient soulignent-ils. En somme et pour que la donne change, c'est-à-dire que le fonds de la zakat connaisse une plus grande contribution en nombre de dons et de leur valeur, le ministère de tutelle est appelé à promouvoir le fonds de la zakat s'il veut augmenter le nombre de jeunes bénéficiaires désireux de travailler à leurs comptes. Pour ce faire, la communication constituera un élément clé pour atteindre cet objectif avec d'autres initiatives de rencontres ciblant les couches aisées. Tout le monde est conscient, aujourd'hui, de la nécessité d'élargir l'adhésion des fidèles au troisième pilier de l'islam, placé par certains exégètes sur le même piédestal que la prière, elle-même. «Le Fonds de la zakat pourrait, effectivement, combler la baisse de l'aide sociale consentie sur fonds propres de l'Etat, imposée sur certains plans par l'austérité», laisse-t-on entendre.
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