Algérie - Mawssim Moulay Chikh Tayeb

La Waâda : Une tradition enracinée à Tlemcen




La Waâda : Une tradition enracinée à Tlemcen
Le mawssem (fête traditionnelle) est une occasion de faire un pèlerinage au saint de la tribu. Les touristes ou les personnes venues découvrir cette waâda sont accueillis dans de grandes kheïmas, et la tribu leur offre couscous, thé, beignets et ce, l’espace que dure la waâda. Cette manifestation est organisée sur tout le territoire de Tlemcen.

La saison estivale dans la wilaya de Tlemcen est marquée depuis juin à ce jour par plusieurs waâdate, dont notamment celle organisée depuis hier à Ouled Mimoun célébrant Mawssim Moulay Chikh Tayeb, avec la participation de neuf wilayas. A l’instar d’autres villes algériennes, le Mawssim des waâdates, à Tlemcen remonte avant l’époque ottomane. Il est fêté pour diverses raisons, notamment la réconciliation entre tribus.

Aujourd’hui, la waâda est célébrée pour marquer l’anniversaire d’un saint. Ce mawssim ou fête locale populaire, est célébré tous les ans à l’occasion du pèlerinage au saint de la région. Le folklore se mêle alors au religieux. Marquée par un flux de citoyens venus des quatre coins du pays, la waâda s’est transformée par le temps, en fantasia, mot d’origine latine qui signifie divertissement, afin de démontrer et de prouver la bravoure des participants cavaliers, regroupé en Guafla en groupe de 8 et 10.

Aussi, ce qui est rentable et bénéfique pour certaines personnes, étant l’étalage des produits à vendre, notamment les burnous, les scelles, les tapis…le plus souvent, produit artisanal. Lors de cette manifestation culturelle, le sujet du cheval barbe est beaucoup abordé, au point où certains sont vendus à des prix allant jusqu’à 40, voire 60 millions de centimes. L’on constate également un marché à ciel ouvert où se déroulent de nombreuses festivités, allant des halqate, folklore…

Ce qui attire le plus le visiteur étant la fantasia, pour contempler les cavaliers et la poudre suivie d’un arrêt brusque puis d’un demi-tour et d’un repli rapide des cavaliers. La veille, les populations de la tribu dressent le campement, et les notables accueillent les cavaliers invités. Le rassemblement se fait la veille, bien avant le coup d’envoi de la manifestation qui débute l’après-midi de vendredi et qui s’étalera jusqu’à samedi soir. Les coups de feu des cavaliers qui se succèdent à un rythme effréné font à chaque fois sursauter les enfants. Une poussière grise en suspension envahit les narines et les poumons des spectateurs qui ne se gênent pas pour cracher abondamment.

C’est la fête. Chevaux, musique, poussière : c’est la fantasia et la communion entre l’homme et le cheval. Il s’agit en fait d’une chevauchée guerrière, avec des cavaliers habillés de burnous, bien positionnés sur des selles décorées et brodées, attendant en ligne sur un grand terrain. Sur un ordre du chef, ils s’élancent au triple galop puis déchargent ensemble leur fusil de façon à ce que le spectateur n’entende qu’une seule et même détonation avant l’arrêt des chevaux, pour un retour à la case départ. Cette fantasia, appelée également jeu de la poudre, draine des milliers de personnes. Il s’agit en fait, d’une manifestation équestre que l’on retrouve dans diverses régions d’Afrique du Nord. Cette tradition berbère pratiquée dans tous les pays du Maghreb, consiste à simuler un assaut militaire de cavalerie.

Le but de l’épreuve est de terminer la course en tirant un coup de fusil en l’air, au même moment, pour n’entendre qu’une seule détonation. Lors de cette manifestation, le touriste reste également ébahi devant des jeux de société, qui «vivent» encore grâce aux ligues gérant le jeu de la matraque. Des combats entre joueurs plongent le spectateur dans le monde des Romains avec les premières leçons données aux gladiateurs. Ce jeu connu sous le nom de matrag, constitue un duel nocturne entre deux personnes armées de gourdins.

Les femmes se regroupent devant le marabout. Elles abordent divers sujets, notamment «la baraka» du saint. Cette waâda est clôturée par un grand rassemblement. Les présents, mains levées vers le ciel, prient le Tout-Puissant afin de leur accorder paix, amour, gloire… Des prières qui seront suivies de la lecture de la Fatiha.



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