Algérie - Revue de Presse

La violence est souvent intrafamiliale



A l?occasion de la Journée internationale pour l?élimination de la violence à l?égard des femmes, le ministère délégué auprès du chef du gouvernement chargé de la Famille et de la Condition féminine organise, en collaboration avec le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et le ministère des Affaires religieuses, une journée d?étude sur la violence à l?égard des femmes à l?Institut national de santé publique (INSP). Cette rencontre regroupera des spécialistes en la matière pour débattre et tenter de développer des analyses et des commentaires sur ce phénomène en Algérie sur la base d?un document d?une grande importance qu?est la première enquête nationale réalisée en Algérie sur les violences à l?encontre des femmes dont les résultats ont été rendus publics à l?occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2004. Le rapport final de cette enquête, pilotée par le Comité violence à l?encontre des femmes, créé à l?INSP en 1995, sera présenté le 15 janvier 2005 à l?INSP. Réalisée en collaboration avec les ministères de la Justice, de la Santé, de l?Intérieur, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), les associations de femmes et avec le soutien de l?OMS, cette enquête a pour but, selon ses initiateurs, de proposer une stratégie d?action pour le dépistage et la prévention de la violence à l?encontre des femmes ainsi que la prise en charge des hommes violents. Pour rappel, cette enquête s?est déroulée du 21 décembre 2002 au 21 mai 2003 et a été réalisée sur l?ensemble du territoire national, soit dans les 48 wilayas, par les différents partenaires. La population concernée par l?étude comprend toutes les personnes de sexe féminin victimes de violences quelle que soit la nature de l?agression subie. D?après les enquêteurs, les tendances générales de ce travail de terrain font ressortir que les violences sont enregistrées au sein de la famille, d?où l?importance des violences intrafamiliales. Sur l?ensemble des femmes interrogées, soit un échantillon de 9033 femmes victimes de violences, 73% d?entre elles ont été agressées au sein de leur domicile. Le mari est, dans la majorité des cas, cité comme étant l?auteur de l?agression. C?est ainsi que le groupe d?enquêteurs a mis l?accent sur l?importance de la violence conjugale. Un aspect sur lequel les spécialistes se sont penchés pour engager une réflexion pour une meilleure prise en charge de ces victimes. « Il faut que ces femmes victimes de violences puissent, dès l?instant où elles ont décidé de parler, trouver auprès des intervenants lors des différentes démarches une oreille attentive et avertie, le soutien et l?aide possible afin qu?elles ne se sentent pas coupables, et que les démarches constituent des moments de reconstruction et non pas de destruction », nous dira un spécialiste de la question. Les agresseurs sont également, dans certains cas, une connaissance ou un membre de la famille. Les résultats de l?enquête ont révélé que, dans la majorité des cas, la violence est physique, essentiellement des coups et blessures volontaires, alors que les violences psychologiques ne représentent qu?un vingtième des cas. Le même pourcentage est apparu pour les agressions sexuelles, alors que le viol constitue la moitié de ce type d?agression. D?autres tendances concernant des résultats plus détaillés sont consignées dans le rapport définitif qui sera présenté aujourd?hui. A noter que, durant les années noires du terrorisme, les femmes étaient les premières victimes de cette violence extrême. Le viol a occupé une place particulière et les femmes étaient nombreuses à porter et à supporter seules durant des années ce lourd fardeau. Ces violences ont posé le problème des avortements autorisés uniquement dans le cadre d?interruption thérapeutique de grossesse. Il a fallu une fatwa qui sera suivie d?un loi qui n?autorise que les avortements dans le cadre des viols liés au terrorisme et ne prenait pas en compte les viols ordinaires. Le problème de la violence à l?égard des femme demeure posé. D?aucuns estiment que le renforcement du cadre législatif et l?application rigoureuse de la loi constituent les moyens efficaces qui pourraient freiner l?ampleur de ce phénomène.



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