Algérie - Mohamed Lamari

La vie fastidieuse de Mohamed Lamari



La vie fastidieuse de Mohamed Lamari
Né en 1940. Brillant chanteur de variétés.

Né à Alger le 11 Octobre 1940 dans une modeste famille d’ouvriers. Il était l’aîné de huit enfants ; il est allé à l’école jusqu’à l’âge de quatorze ans et s’est vite mis au travail pour aider son père : docker, puis aide-pâtissier, puis apprenti-pâtissier, puis apprenti-bijoutier jusqu’en 1956. Sa vie artistique commencera comme celle d’un grand nombre d’artistes algériens, chez les scouts musulmans ; à sept ans déjà il appartenait au groupe Achihab où il apprenait à chanter les chants patriotiques. Ce fut là son conservatoire. A dix ans il participait déjà aux « radio-crochets » du Cinéma El Djamal, qui, tous les dimanches, se transformaient en music-hall le matin, et il gagnait ainsi des lots publicitaires. A cette époque, il chantait des chants religieux, les succès de Touri, d’Abderrahmane Aziz et d’Ali Riahi. Les chansons d’Abderrahmane Aziz convenaient à son genre de voix et plaisaient au public ; c’est ce qui décida de sa future carrière. Pourtant il s’était essayé dans le classique avec Ahmed Serri en 1949 –Il a même eu un premier prix lors d’un concert à la radio destiné à récompenser ce jeune talent de neuf ans- mais la radio ne l’a réellement découvert qu’en 1954 dans une émission de Skandrani qui présentait deux émissions par semaine réservées à la chanson moderne. Il entre alors à la Djilalia, un groupe présentant des chants religieux et dirigé par A. Aziz avec lequel il se produit tout les jeudis jusqu’en 1955, date à laquelle, il a enregistré son premier disque chez El Djamal ; les chansons de ce disque étaient des chansons oranaises sur des parole de Cheikh El Khaldi et composées par Boualem (Accordéoniste de l’orchestre Blaoui). Entre-temps, il était entré à l’opéra d’Alger sous la direction de Mahieddine Bachetarzi. Ce maître corrigea ses défauts de jeunesse et lui apprit à maîtriser sa voix, à respirer et à discipliner ses vocalises. Mahieddine l’avait engagé au concours où il aviat eu le premier prix. La consécration lui vint au cours d’une tournée avec la troupe de Touri. En 1957, une nouvelle maison d’édition, Teppaz, s’intéressa à lui, comme elle le fit pour tous les jeunes talents de l’époque. Nora, Driassa, Guerouabi, et sortit son premier disque dans cette marque : Mansitchi Ayama Elhilwa composé par Haddad Djillali. En 1958, il enregistra pour Dounia, trois disques dont Sammoura, toujours de Haddad Djillali, qui confirma son succès de l’année précédente. A la radio, il fit en 1957 sa première émission publique au Colisée avec l’orchestre Marcel Ayala et, la même année, participa à la première émission de la télévision algérienne aux côtés de Pétula Clark, émission présentée de Constantine avec une grande mise en scène. Cette carrière fut interrompue en Aout 1957 durant la bataille d’Alger. Lamari connut les prisons du colonialisme. Libéré fin 58 après avoir été oublié au centre de tri de Ben Aknoun, il alla se réfugier à Oran où il reprit ses activités politiques. En 1961, il quitte précipitamment Oran pour Blida où il restera caché jusqu’à l’indépendance de l’Algérie. En 1962, il reprit vite ses activités à Paris, où il enregistra six disques, trois avec l’orchestre de Jerry Mengo et trois avec l’orchestre de Missoum, ce fut l’époque de son succès le plus notoire : Djazaïria (paroles de M. E. Hachelaf et musique de Haddad Djillali). De retour à Alger, il participera désormais à toutes les activités artistiques du pays. De 1962 à 1982, il aura fait mille cinq cents galas en participant à toutes les tournées du TNA, à celles de l’animation culturelle de la SONATRACH, ainsi qu’aux quinzaines commerciales organisées par les différentes municipalités. Cette activité trépidante ne l’empêchera pas d’enregistrer plus de vingt-sept disques choisis dans un répertoire de cent dix-sept chansons où domine la chanson d’amour mais où figure en très bonne place les chansons engagées comme son hymne au Che Guevara Africa qu’il avait interprété pour le festival Panafricain avec Myriam Makeba, sa chanson sur la Palestine et celle sur le Vietnam en guerre. Bien que sa carrière ait débuté dans les années 50, Lamari reste le chanteur de la jeunesse. C’est le chanteur le plus doué de sa génération ; sa palette est si étendue qu’il peut interpréter tous les genres en restant lui-même. Par la modernité de ses thèmes musicaux et la souplesse de sa voix, par son talent si unique, il restera inoubliable. Un timbre de voix savoureux et charmeur fait de lui un des chanteurs algériens les plus originaux. Dès qu’il se présente sur scène on est séduit par le climat qu’il crée : il se situe à mi-chemin entre les vedettes de rock et les modernistes algériens. En Algérie c’est lui qui a introduit le mouvement sur scène ; rien de statique dans ses prestations ! Il est depuis longtemps déjà au pinacle de la chanson moderne. Il est avant tout « une bête de scène », alliant le lyrisme, l’invention musicale et le rythme, marques de son talent.



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