Algérie

La vague bleue et' le désert



Le décor est déjà planté. Avant même le lancement officiel de la campagne électorale, la couleur bleue de la direction du candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, envahit les artères des différentes contrées de la ville du Vieux Rocher. Une omnipotence qui laisse plutôt à penser à un scrutin référendaire d'autant qu'en face du président sortant, c'est le désert ou presque.En effet, les directions locales des cinq autres prétendants à la magistrature suprême ' lièvres pour certains, chevaliers pour d'autres ' assistent impuissants à la déferlante bleue et semblent incapables de contrer la machine électorale du tout Bouteflika qui, faut-il le souligner, bénéficie d'un réseau d'interconnexion incontestable. En élisant domicile en plein centre-ville, dans de spacieux locaux, l'équipe constantinoise du président sortant dispose, de ce fait, d'un site stratégique à même de lui permettre de cibler le maximum d'électeurs potentiels via une sonorisation très performante et un affichage omniprésent.Ce forcing précoce de la direction de campagne du candidat Bouteflika, outre le fait qu'il se veut une démonstration de force, traduit une volonté de « matraquer » l'électorat constantinois. Un électorat réfractaire, qui s'était illustré lors des dernières consultations électorales par sa « répulsion » des isoloirs. En fait, si le match est joué d'avance, la crainte de l'abstentionnisme constitue l'adversaire réel au staff de Bouteflika au niveau de la wilaya de Constantine, d'autant que lors des dernières élections locales, près de 80% des électeurs ne se sont pas rendus aux urnes. Une proportion très importante qui place la ville des Ponts dans le carré des villes où la participation aux élections est souvent faible.Dès lors, une nébuleuse d'associations et d'organisations, bénéficiant du quitus de Sellal, le directeur en chef de la campagne du candidat Bouteflika, a été « lâchée » sur l'antique Cirta, chargée d'une lourde mission : sensibiliser et amener le plus gros des électeurs à aller voter le 9 avril prochain. Cela étant, force est de constater que cet essaimage précoce de la cité s'inscrit dans une démarche propagandiste destinée, tout d'abord, à préparer le terrain en perspective de la visite du président sortant à Constantine, et ce, dans le cadre de la campagne électorale et, ensuite, à s'affairer à inverser la tendance en faisant réélire Bouteflika avec un confortable' taux de participation.Quel crédit, en effet, aura cette foultitude d'associations et comités de soutien si, au bout du compte, son candidat devait sortir vainqueur des urnes avec un maigre taux de participation ' C'est là, en fait, l'enjeu de ce scrutin à Constantine. Un pari difficile à négocier dans une ville éternellement en chantier où les jeunes et moins jeunes attendent toujours de renouer avec l'espoir.



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