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La tutelle avance un bilan satisfaisant



La tutelle avance un bilan satisfaisant
Une situation désastreuse prévaut dans le secteur de la santé en Algérie, en dépit de l'importante dynamique instaurée au début des années 90. Le renoncement de l'Etat sur l'importation des médicaments et la création de plus de 55 unités de production, n'a rien changé en réalité. Nos malades meurent en l'absence de prise en charge sérieuse.
Une décennie après l'ouverture par le gouvernement de la production pharmaceutique aux opérateurs privés, les pénuries en médicaments sont toujours d'actualité. Au dernier bilan du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), plus de 89 médicaments d'usage hospitalier sont toujours en rupture à la pharmacie centrale alors que d'autres médicaments de base, notamment ceux destinés aux diabétiques sont absents ou alors présents mais en petites quantités. Cet état de fait, dénoncé par les syndicats représentant le personnel de la santé ainsi que des associations et fédérations défendant les malades, s'inscrit dans l'absence d'une véritable gestion clairvoyante. Les progrès réalisés dans la politique nationale durant les années 90, (la décennie noire) ont été freinés par l'ingérence et l'irresponsabilité de la tutelle. L'actuelle politique nationale du secteur, ne correspond malheureusement en rien aux objectifs visés par l'Etat depuis 10 ans, dont la réalisation d'une couverture sanitaire de 70% à court terme. En effet, en dépit des chiffres annoncés par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, relatifs à la production pharmaceutique et l'importation passée de 900 millions d'euros en 2004 à plus de 1,4 milliard d'euros en 2008 et à plus de 1,8 milliard d'euros en 2011, les médicaments manquent dans nos hôpitaux. La tutelle a présenté un bilan «satisfaisant» bien loin de la réalité portant sur le développement du secteur. Elle a avancé que «l'importation de vaccins par l'institut Pasteur d'Algérie (IPA) est passée de 5 millions d'euros en 2004 à 11 millions d'euros en 2008 et à 22 millions en 2011. Les unités de production ont, elles aussi, enregistré des progrès notables alors que durant le premier semestre de l'année 2012, plusieurs pénuries de vaccins ont été signalées à travers l'ensemble du territoire national. Concernant la production, la multiplication des pôles industriels, par l'augmentation des unités de production sont passés, selon le bilan, de 22 unités entre 1995 et 2000 à 54 unités entre 2006 et 2011, et n'a pas réussi à créer une production nationale solide. La part de la production nationale ne dépasse pas 40%, renvoyant ainsi la responsabilité de couvrir la demande aux opérateurs étrangers. Cette réalité est confortée par les nombreuses quantités de médicaments importées par l'Algérie. En effet, l'importation est passé de 8 867 tonnes durant les cinq premiers mois de 2011 à 13 136 tonnes à la même période durant cette année, soit une augmentation de 48,13%. Toutefois, le ministère de la Santé considère, dans son rapport, que le marché national du médicament a enregistré «des perturbations dans l'importation et la distribution, qui ont amené le ministère de tutelle à revoir l'organisation des différents intervenants et à retirer des agréments, comme cela a été le cas pour l'opérateur Sanofis. La tutelle a, par ailleurs, souligné l'importance d'un «assainissement de la nomenclature nationale comptant 5 600 médicaments» et ce, suite au rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ayant fixé les besoins de la population dans chaque pays à seulement 260 médicaments.
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