Algérie - Revue de Presse

La troupe El Youm met en chantier la pièce «Echatranj»


Une parabole sur l’échiquier La formation théâtrale oranaise El Youm, constituée, il y a à peine une année sous l’égide de l’association culturelle Chougrani, avec de jeunes éléments de la troupe El Agoual à qui l’on doit les spectacles «Douakha» et «La différence», s’attelle depuis le début du mois de décembre à monter son premier spectacle théâtral, la pièce «Echatranj» écrite par le comédien Azzedine Hakka. Les répétitions se déroulent tous les jours dans la salle de spectacles de la Maison de la culture Zeddour Brahim sous la conduite d’Ahmed El Aouni, mentor de la troupe et metteur en scène pour ce spectacle, qui espère donner une représentation générale dans un délai de trois mois. Les échecs constituent une partie de jeu au cours de laquelle les joueurs, un ou plusieurs, font manœuvrer une série de pions sur un échiquier pour mettre en difficulté l’adversaire. «Echatranj», la pièce de Azzedine Hakka, se veut donc une parabole de l’échiquier et ses dérives en nous introduisant dans une entreprise qui obéit aux nouvelles lois rigoureuses de l’économie de marché, les ressources humaines sont gérées d’une manière désinvolte et quasi-inhumaine. L’autoritarisme et l’humeur du moment régissent les rapports hiérarchiques entre les individus. Une organisation où les administrés sont relégués au statut de pions sur un échiquier où ils peuvent être catapultés à des hautes responsabilités ou tout simplement éjectés au bon vouloir de leurs patrons. La pièce relate les tribulations de Saber El Hassasbi qui est recruté et affecté au bureau de réclamations dans une entreprise privée. Sa générosité et son écoute trop attentive aux sollicitations provoqueront un esclandre qui lui vaudra une arrestation. Il présentera sa démission, qui lui sera refusée, et il sera même promu à un poste supérieur de responsable des finances et de la comptabilité. Un complot ourdi par ses pairs le conduira en prison. La pièce, montée dans la stricte tradition du théâtre alloulien, où les comédiens sont des gouals, fait appel également à la chorégraphie. La jeune formation El Youm espère réaliser un coup de maître en participant, avec ce premier spectacle, au Festival international d’Ariana en Tunisie et éventuellement décrocher une tournée en France.
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