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La spéculation sur les produits alimentaires reprend de plus belle


Plusieurs produits alimentaires ont connu une nette hausse durant le mois d'octobre dernier. Cependant, après une petite accalmie, les prix de certains produits, comme les pâtes, sont repartis à la hausse.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - De vives inquiétudes sont perceptibles au niveau des commerçants de détail, à l'instar des supérettes qui déplorent le manque de certains produits. Pour le cas des pâtes, le manque se fait de plus en plus ressentir.
Le président de l'Association des consommateurs Zebdi Mustapha l'explique par «la rétention» constatée au niveau des grossistes. Le gérant d'une supérette au quartier des Annassers le confirme. «Les pâtes sont disponibles chez les grossistes et en quantité», déplore-t-il. Le président de l'Association des consommateurs abonde dans le même sens considérant que ce manque est «injustifié». Pis encore, il considère qu'il est planifié par les producteurs et par les grossistes. «Nous avons alerté à temps les autorités à l'issue de nos investigations et nos appels sont restés vains», déplore-t-il.
L'Association des consommateurs dit avoir constaté un «début de pénurie» de pâtes depuis la publication du décret exécutif pour la règlementation du prix du blé par le maintien du prix de cession du kilogramme de farine ordinaire au consommateur à 27,50 dinars, et l'augmentation du prix de cession aux boulangers à 2 000 dinars le quintal. «Les quantités de blé tendre destinées aux autres types de farines sont cédées par l'OAIC aux minoteries par référence à leur prix non subventionné», stipule l'article 9 bis dudit décret.
Ce même décret stipule que «le blé dur destiné à la production des pâtes, couscous et autres dérivés, est cédé par l'OAIC aux semouleries au prix non subventionné».
Si pour certains producteurs de pâtes, une hausse de 2 DA a été appliquée sur le kilogramme, pour d'autres, ils ont eu recours à l'arrêt momentané des chaînes de production et à la rétention, témoigne Zebdi Mustapha qui révèle qu'un autre phénomène ressurgit, à savoir celui de l'écoulement des pâtes de marques tunisiennes à l'est du pays et de moindre coût. Sur ce point justement, notre interlocuteur s'insurge contre le «silence» des autorités face à ce phénomène qui a fait l'objet de plusieurs «alertes» de l'Association des consommateurs, fait-il savoir. Certains produits, à l'instar de la tomate et de certains produits alimentaires en conserve, ainsi que les détergents, observent une légère hausse au niveau des commerces de la capitale, et le président de l'Association des consommateurs le confirme.
«Il y a une spéculation qui est observée autour de ces produits», fait-il constater, ajoutant que ce phénomène est alimenté par la frénésie des achats constatée chez les ménages victimes des rumeurs du retour au confinement social en raison du Covid-19.Et c'est dans ce sens que les commerçants questionnés redoutent que la crise pourrait bien frapper un certain nombre de produits de large consommation de la branche agroalimentaire pour les mêmes raisons.
A. B.


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