Algérie

La solidarité mise en évidence


La solidarité mise en évidence
Il est temps de faire la part des choses entre les nécessiteux, ceux qui sont dépassés par le pouvoir d'achat et les profiteurs.Comme chaque année, au mois de Ramadhan, des centaines de bénévoles apportent les moyens financiers et matériels et d'autres y travaillent gratuitement pour répondre aux besoins des nécessiteux et des passagers à travers le pays. «Nous avons commencé à servir les repas chauds durant le Ramadhan, depuis 1990. Il y a des donateurs privés et autres bienfaiteurs qui assurent l'alimentation générale durant tout le mois sacré», dira-t-elle, avant d'ajouter que c'est elle-même qui assure les salaires des employés afin d'aider les femmes nécessiteuses qui préparent les centaines de repas à servir par jour. Insistant sur la notion du respect de la dignité humaine et citoyenne, la présidente de l'association nationale Horizon, à Alger, ajoute qu'elle interdit à toute caméra de filmer à l'intérieur du restaurant. Une chorba chaude, un plat de résistance, de l'eau et un dessert selon la disponibilité quotidienne, des dizaines de passagers et nécessiteux qui sortent avec un sourire aux lèvres pour exprimer la satisfaction.Au-delà des repas servis à table, environ une centaine de repas sont emportés par des pères de famille qui n'arrivent pas à subvenir aux besoins de leurs enfants et autres travailleurs à cause de la dégradation du pouvoir d'achat.En plus de la qualité d'accueil et de l'hygiène qui sont mis en valeur à plus d'un titre, l'association nationale Horizon, assure aussi des formations de divers métiers en cuisine, gâteaux, tissage aux femmes aux foyers qui finissent par trouver des emplois qui leur assurent un minimum de vie décente.Le restaurant des cheminots qui dépend de la Centrale syndicale Ugta, assure, quant à lui, une moyenne de 300 à 350 repas/jour, depuis plus d'une dizaine d'années au bon gré de l'organisation syndicale, selon des employés que nous avons interrogés.A un moment donné, le restaurant des cheminots assurait des repas durant le mois de Ramadhan à un prix symbolique, d'où la sélection d'une catégorie de personnes qui se permettent qu'un minimum de dépenses, mais depuis la suppression du paiement, le restaurant des cheminots enregistre un mélange de SDF, de cadres, d'employés et même de journalistes et d'enseignants au point où l'on assiste à des scènes indescriptibles «Il est temps de faire la part des choses, entre les SDF, les véritables nécessiteux et les citoyens qui sont dépassés par le pouvoir d'achat et qui ne peuvent se permettre de payer des repas dont le dernier est de 500 DA/plat», souligne un des cadres que nous avons interrogés dans la discrétion totale.Le groupe Sonatrach et l'industriel Hamoud Boualem, a eux seuls, assuraient des milliers de repas par jour durant les mois de Ramadhan au niveau de la capitale, surtout. Depuis leur absence, ce sont souvent des gens plus ou moins aisés qui s'associent aux actions de bienfaisance. Hocine D., (30 ans), en citoyen conscient des aléas de la vie, précise: «Je travaille à Alger. Mon salaire est de 25.000 DA/mois et à la rigueur je peux me permettre de payer une somme de 100 à 150 DA/repas/jour comme contribution avec les donateurs. Mais, plus que cela, je suis obligé de m'adresser aux restaurants du coeur afin d'équilibrer mes dépenses quotidiennes, un tant soi peu», dira-t-il, tout en mettant le point sur les risques de transmission des maladies contagieuses qui proviennent à force de se mettre à côté des SDF et autres cas, sans pour autant porter des jugements de valeur, au lieu de faire la part des choses entre les véritables nécessiteux et ceux qui profitent des situations.Par ailleurs, il y a lieu de souligner que la réduction du nombre des restaurants Errahma à travers les wilayas et ce, en rapport à l'année 2013, de très nombreux citoyens se sont laissés faire dans la bousculade afin de trouver une place dans ces restaurants, avant que ce ne soit trop tard. «Il y a des restaurant où l'on doit se mettre à table une heure avant El adhan du Maghreb», souligne un sexagénaire dans une humilité totale. «Fait du bien et oublie-le. Mais si tu fais du mal, ne l'oublie jamais.», dit un dicton de chez nous.




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