Algérie - A la une

La société de gestion du tramway décide des appellations



La société de gestion du tramway décide des appellations
Le toponymiste Brahim Atoui, chercheur au Crasc, a relevé les principales incongruités dans les stations du tramway d'Alger.La principale station porte, a-t-il observé, pas moins de cinq noms officiels, à savoir Ruisseau, Les Fusillés, Les Exécutés, (El Maâdoumine en arabe), Oued Kniss et les Anassers. Dans un même lieu, chaque plaque (de tramway, métro ou téléphérique) porte un nom spécifique. «Pour un étranger en visite dans notre pays, cela ressemble à un labyrinthe dans lequel il est bien difficile de se retrouver», s'étonne le chercheur. En gros, il y a autant de noms que de plaques. Au Caroubier, la station est dénommée Caroubier-Kharouba sur la cabine de gauche et Faculté sur la cabine de droite.Quant à la rue Tripoli, principale artère que sillonne le tramway d'Alger, elle est affublée de divers noms : Tripoli-Thaâlibia en référence à un lycée, Tripoli- Mosquée, expliquant qu'un lieu de culte se trouve aux alentours de la station, puis un énigmatique Tripoli- Hamadeche.«Ce quartier s'appelle Brossette et il est connu de tous. Juste à côté de la station ont été érigées deux plaques, Brossette puis 8 Mai 1945. Malgré cela, les personnes en charge de l'appellation des stations du tramway ont décidé que ce serait la station Hamadeche en référence à une rue qui se trouve à plusieurs encablures de la station», explique M. Atoui.Il précise encore : «Le nom Tripoli n'est pas identifié. Seuls ceux qui connaissent Hussein Dey peuvent deviner qu'il s'agit du nom de l'artère principale du quartier. Mais ici, il est écrit Tripoli-Thaâlibia sans préciser qu'il s'agit d'un lycée. Plus loin, l'on inscrit Bordj El Kiffan-lycée, sans préciser de quel établissement il s'agit», affirme-t-il.Les absurdités se suivent tout au long du tracé du tramway : un acronyme illisible en arabe est inscrit sur le panneau la Cité universitaire, des dénominations n'ayant pas d'existence officielle (comme le Café Chergui et des confusions en tous genres (Bab Ezzouar-Pont, puis Pont-El Harrach). Le problème réside, d'après le toponymiste du Crasc, dans le fait que c'est la société de gestion du tramway qui a décidé que ces lieux s'appelleraient ainsi alors que c'est une prérogative de l'Etat algérien. «Ce n'est pas à une société de droit privé de gérer l'espace de collectivité», tranche Brahim Atoui.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)