Algérie - Revue de Presse

la situation des médias sur le Maghreb



Sous influence autoritaire Nos médias sont d?abord des médias sous influence de gouvernants autoritaires qui ne peuvent supporter d?autres voix que la leur sur la gestion souvent désastreuse, en tout cas inique, de la gestion des affaires publiques. Et dont le mépris à l?endroit du respect des droits humains des citoyens est sans mesure ni sanction. L?histoire des médias des sociétés européennes - auxquelles les pays d?Afrique du Nord sont tous trois désormais liés par contrats d?association - enseigne la nature des principales servitudes dominant la vie des médias : le pouvoir politique institué plus ou moins démocratiquement, les forces liées au pouvoir de l?argent et enfin celles qui défendent, au-dessus de tout, une religion. Cette histoire témoigne que plus les médias subissent la pression de ces pouvoirs moins ils sont libres de développer et diffuser leurs capacités intrinsèques et irremplaçables de formation d?une opinion publique citoyenne. Il n?y a pas si longtemps les régimes autoritaires de l?Europe du Sud gardaient sous chape de plomb l?audiovisuel. Les médias télévision et radio d?Italie et de France fonctionnaient sous un mode de production, un process dirait-on, qui les étouffait, par l?imposition de règles et de bureaucrates extérieurs au métier. Ce conditionnement limitait, malgré les balises de l?Etat de droit (Parlement, justice, etc.), aux médias leurs propensions à construire des rapports vivants avec leur société. La floraison de radios libres créées en ces pays à la fin du monopole - malgré le détournement du sens de la liberté induite par le pouvoir de l?argent (boss de télés libres, Berlusconi est aussi boss du gouvernement italien) -, indique que tant à faire, comme l?adage proclamé par le Canard Enchaîné, « la liberté d?expression ne s?use que si l?on ne s?en sert pas ». Si nous avons pris l?exemple ici de l?Europe interdite de visa et outrageusement présente dans nos foyers via ses télés, c?est parce que aussi, comme en leur temps où Français et Italiens étaient interdits d?avoir leurs médias audiovisuels libres, sur le territoire national, ils pouvaient recevoir des télés et radios dites périphériques du Luxembourg, aujourd?hui les Algériens ont « leurs périphériques » de France. Beur TV, BRTV, El Djazira, et une pléthore de radios meublent de leur cacophonie - intéressée - l?espace de liberté de communication interdit par nos gouvernants. Sans que le droit à l?information des citoyens soit pour autant respecté, ni que la « communication institutionnelle » passe : avec la caricature de ces jours-ci d?un conseiller du Président vendant sur l?une de ces antennes la charte pour la réconciliation. Mais nous avons pris aussi l?exemple de nos introuvables amis européens sur ces territoires des libertés parce que, dans le fond, leurs institutions qui nous agréent en contrat d?association - comme marchés porteurs comme on dit -, avec les pays d?Afrique du Nord, ils n?ont pas au concret tellement volonté de partager les valeurs de droits humains. En cela, ils sont totalement en phase avec nos dirigeants ; et il est temps pour nous d?en prendre acte.
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