Algérie - A la une


La sarabande
La proximité des élections locales commence à tirer de leur torpeur les formations politiques parmi les plus anciennes, lesquelles, du coup, appréhendent la manière d'y aller, compte tenu des turbulences qui les agitent depuis le 10 mai dernier. Le FJD, ayant pleinement saisi la nature de l'enjeu, a préféré remettre sine-die sa prochaine participation.A contrario, des partis politiques qui viennent à peine d'être agréés ou attendent de l'être vont y aller juste pour jauger de leur audience sur le terrain. Ce qui, en réalité, est plus que de la prétention dans la mesure où elles gardent très peu de chances de brasser large sinon pas plus que dans le rayon prédéterminé de la famille. Il suffirait de revenir sur les résultats des élections législatives de mai passé et plus particulièrement ceux des nouvelles formations pour saisir dans toute son ampleur ce qui a régulièrement procédé de la mystification.Bien entendu, les uns et les autres vont aux urnes sans tenir compte d'un élément essentiel qui est l'électorat. Un électorat qui n'est plus dupe depuis bien des années et qui a fait du choix de la pêche à la ligne l'attitude de substitution à la semi-pénombre de l'isoloir. Ils n'ont pas tenu compte non plus, et c'est sans doute le facteur le plus important qui pèsera en novembre, de l'irruption intempestive des pouvoirs publics dans la gestion tous azimuts des villes, la réhabilitation du cadre de vie, l'humanisation du service public' lesquels, est-il besoin de le souligner ' relevaient, textuellement pour l'essentiel, des attributions des élus. Une intrusion à la limite d'une stratégie qui ne dit pas son nom et laquelle viserait à descendre de leur piédestal pour ne pas dire dévoiler l'incompétence quasi générale d'élus de la majorité des communes et wilayas plus préoccupés par leur carrière et parfois la vénalité que par le souci du devoir d'élus. Une manière comme une autre, pour le nouveau gouvernement, de rappeler aux Algériens, du moins à ceux qui accomplissent encore l'acte de voter, qu'ils devraient regarder par deux fois sur la composition de la liste, le parcours de la formation politique et, évidemment, son programme avant de glisser leur bulletin dans l'urne. En somme rappeler, même si cela parait pour le moins incongru, au peuple sa responsabilité dans l'immense gâchis des deux dernières décennies.Ne serait-ce donc pas en fonction de cette nouvelle donne que certaines formations politiques ont d'ores et déjà réfléchi à l'idée de se recomposer organiquement, quitte, pour cela, à infléchir temporairement l'option idéologique qui, jusque- là, les a guidés. C'est, d'ailleurs, sur cet aspect de la question que pourrait être jaugée la santé de quelques formations politiques réputées moyennement d'envergure et l'incontestable désagrégement des autres statufiées d'autorité costaudes, celles-là mêmes qui façonnent le paysage politique depuis près d'une quinzaine d'années. Un hégémonisme en boucle que ne détermine pas leur poids politique réel sur l'échiquier mais «acquis» plutôt par la grâce d'une chorégraphie réglée dans les plus infimes détails, ailleurs' un ailleurs indéfinissable.A l'heure actuelle, force est de constater que des hommes politiques considérés, jusque-là, immuables dans leur démarche n'hésitent pas à s'afficher dans des rencontres et meetings organisés par des formations dont le discours est aux antipodes de leurs convictions et s'évertuent souvent à justifier cette translation par un acte loin de tout réalisme politique, même si l'argument ne convainc pas. Cela étant, ce nomadisme visible n'a été possible qu'à la suite des importants dégraissages des rangs opérés par des mentors de formations qui, visiblement, s'y étaient préparés et/ou organisé la saignée volontaire, involontaire ou spontanée en ouvrant leurs portes aux transfuges évoqués.La modification en cours dans le paysage politique pourrait augurer sa transformation dans le sens où elle bénéficierait de l'émergence d'une élite, laquelle, du fait de l'expérience accumulée dans le passé et par voie de conséquence, éventuellement, d'élus rompus à l'exercice d'édile. En fait, le chassé-croisé évoqué aiderait à la décantation de la scène par l'élimination de partis avortons et par voie de conséquence de l'évacuation d'institutions élues, mosaïque plus proche de l'arbre à palabres que de l'assemblée responsable que les citoyens souhaitent avoir de tout c'ur.
A. L.
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