Algérie

La rue gronde en Europe


Plusieurs syndicats britanniques ont condamné hier à Londres l’attaque perpétrée le 8 novembre contre le «camp de la liberté» près d’El Ayoun, capitale du Sahara occidental occupé, appelant le gouvernement à condamner avec la communauté internationale ce massacre. Dans une déclaration publique, les responsables des syndicats des universités et collèges, de l’Union des sapeurs-pompiers et du syndicat de l’union des services publics et commerciaux, qui comptent parmi les plus importants en Grande-Bretagne, ont affirmé qu’«en tant que syndicalistes, nous ne pouvons pas simplement constater que les droits des gens ordinaires soient foulés aux pieds de cette manière». «Pendant trop longtemps, écrivent-ils dans cette déclaration, la Grande-Bretagne a demandé de soutenir le processus de paix parrainé par l’ONU, mais a omis d’appliquer la pression politique et économique nécessaire pour convaincre le Maroc de l’obligation de respecter les droits du peuple du Sahara occidental.» «Notre ministre des Affaires étrangères doit donc prendre les devants avec la communauté internationale pour condamner ce massacre et en précisant qu’à moins que le Maroc se conforme aux résolutions de l’ONU, les sanctions doivent suivre», soulignent les syndicats britanniques. Le 8 novembre, les forces de l’armée marocaine ont détruit un camp regroupant quelque 25 000 civils pacifiques et non armés en dehors d’El Ayoun occupée, ce qui démontre la volonté du Maroc de maintenir son occupation illégale du pays, lit-on dans cette lettre. Les syndicats mettent en exergue le fait que les Sahraouis ont manifesté pacifiquement pour demander leurs droits politiques. Toutefois, «le Maroc a répondu à ce défi à son occupation par des bombes lacrymogènes, des canons à gaz et à eau et le conflit qui a suivi a fait plusieurs morts et de nombreux blessés», soulignent les représentants syndicaux qui déplorent que ni les médias ni les observateurs internationaux n’ont été autorisés à visiter le camp. Complaisance En France, le comité de la Sarthe des Amis de la RASD a demandé l’envoi «en urgence» d’une mission d’enquête onusienne. Tout en dénonçant la «complaisance» de la communauté internationale «incapable de faire respecter ses propres résolutions pour la mise en œuvre d’un référendum d’autodétermination», le comité suggère que cette mission soit initiée par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Dans un communiqué, il déplore très vivement que la France dans la  dernière réunion que vient de convoquer le Conseil de sécurité, le 17 novembre, se soit opposée à ce qu’une mission d’enquête soit dépêchée sur place afin que le conseil «prenne connaissance au plus près de la situation». Les Amis de la RASD (République arabe sahraouie démocratique) dénoncent également «la traditionnelle position de nos autorités, amies du Maroc qui l’encouragent dans sa position d’agressive intransigeance et de non-respect du droit international et des droits de l’homme». Ils rappellent, dans un appel remis aux autorités françaises, que suite à l’assaut marocain du 8 novembre dans le campement de Gdeim Izik, à El Ayoun, et dans les autres villes du Sahara occidental, des manifestations organisées en protestation contre l’assaut étaient «elles-mêmes réprimées avec violence», signalant que «deux centres de détention dans El Ayoun ont été ouverts et retiennent des dizaines de personnes arrêtées». Le comité de la Sarthe condamne avec la «plus grande fermeté» l’intervention policière et militaire marocaine contre la population sahraouie et demande que «dans l’urgence, les opérations militaires et policières s’arrêtent, que toutes les personnes arrêtées depuis le 8 novembre soient libérées et que journalistes et observateurs internationaux puissent se rendre sur place sans contrainte». Il demande enfin que le mandat de la Minurso soit élargi à la surveillance du respect des droits de l’homme, la libération de tous les prisonniers d’opinion et que «le processus de négociations soit remis en route, sans préalable, respectueux des résolutions de l’ONU qui permettent d’aboutir à l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental».


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