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La route ou le kif, c'est kif-kif '



Cette semaine, c'était «le tour» de Relizane. Cycliquement, des campagnes de «sensibilisation contre les dangers de la drogue» sont organisées à travers le pays, touchant l'ensemble des localités de notre vaste et beau pays. On en avait donc l'habitude. Ce n'est pas réjouissant de savoir que pas un seul pan de nos villes, villages et mechtas n'est épargné par ce poison, physiquement dévastateur, économiquement ruineux et moralement dégradant. Mais pour le savoir, personne n'a attendu l'initiative moralisatrice de quelque autorité locale velléitaire, des associations soucieuses de meubler leurs bilans à moindres efforts ? moindres frais ou une implication des services de police qui se croient toujours obligés d'être embarqués dans des entreprises dont on connaît l'efficacité. Si les kermesses avec lesquelles on a la prétention de combattre la drogue pouvaient avoir des résultats, on l'aurait su depuis longtemps. Si l'éradication du «phénomène» est illusoire, y compris quand les dispositifs de lutte les plus performants sont déployés, il y a tout de même des résultats qui ne relèvent pas du... délire, en l'occurrence. Comme, par exemple, mettre à l'abri les enfants, sécuriser l'école en la rendant inaccessible aux dealers et réprimer sévèrement tous ceux qui sont reconnus coupables de cibler l'environnement scolaire comme espace de trafic de stupéfiants. Justement, cette semaine, c'est les établissements scolaires de Relizane que les «sensibilisateurs » ont investis. Comme ailleurs, comme toujours, on sait déjà l'efficacité de l'opération et sa portée. Messieurs, il faudra vous le dire « dirict » : la police n'a pas à sensibiliser, n'a pas à éduquer des élèves pour les prémunir contre la drogue. C'est désespérément inefficace et mortellement ringard.La vocation de la «brigade des stups» et les autres officiers de police, c'est combattre les trafics de drogue, les traquer, les arrêter et les remettre à la justice qui doit les écrouer avec toute la rigueur de la loi. Et réclamer d'autres lois quand celles existantes ne suffisent pas à dissuader. Quand les dealers écoulent leur marchandise devant les portails de lycées et collèges, avec des bambins guetteurs entre le cours de physique et la séance d'éducation physique, ce ne sont pas des gardiens de la paix papas fouettards et des boy-scouts obséquieux qu'ils doivent redouter mais de vrais flics forts, armés et sans états d'âme. La lutte contre la drogue consiste à arrêter les trafiquants et démanteler le business. Le reste, on sait ce qu'il a donné comme résultats. Surtout quand on range la drogue et les... accidents de la route sur le même casier comme, c'est le cas cette semaine à Relizane. Quand une lutte se banalise, le chemin de son aboutissement devient très long. Et les dégâts plus ravageurs. À Relizane, comme partout dans notre vaste et beau pays.
S. L.
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