Algérie

La revendication identitaire réaffirmée



L?occasion de l?anniversaire du 20 avril a fait descendre hier dans la rue le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Mouvement pour l?autonomie de la Kabylie (MAK) pour deux marches distinctes, décalées l?une de l?autre d?une demi-heure, mais qui ont partagé presque le même itinéraire. Du Théâtre régional, le RCD a choisi de marcher jusqu?au siège de la wilaya pour donner à son action une symbolique : rendre responsables les pouvoirs publics d?un « antikabilisme primaire ». « Nous sommes là pour démontrer que nous sommes toujours des Imazighen et des démocrates », a lancé le député Djamel Ferdjellah devant une foule compacte qui a réuni députés, élus et quelques militants et sympathisans du parti. Le propos était d?abord à la situation économique actuelle de la région faite de « sous-développement » et de projets manquants ou tout simplement mal venus, comme celui d?une prison à Oued Ghir dont le RCD revendique la délocalisation. En rendant hommage aux victimes de l?antiberbérisme de 1949, l?orateur finira un discours bref et hâté en exhortant les nouvelles générations à reprendre le flambeau pour faire aboutir la revendication de tamazight langue nationale et officielle. La même revendication identitaire, cette fois-ci élargie à une autonomie régionale, sera reprise une demi-heure plus tard par une autre foule, plus épaisse et plus bruyante, lors d?une marche qui passera par le siège de la wilaya pour prendre fin devant la maison de la culture. Parmi la foule, le leader du MAK, Ferhat M?henni, sera entouré par une grande majorité d?étudiants qui formeront l?essentiel de la base du mouvement. Pour une première marche du mouvement à Béjaïa, Ferhat devait aller droit au but. « Le processus historique qui mène à l?autonomie régionale de la Kabylie est désormais irréversible. Toute man?uvre et toute tentative visant à le retarder ou à l?enrayer ne produiront que des effets dont les conséquences seront pour le pouvoir pires que ce qu?ils veulent combattre », a-t-il déclaré. Avant cela, le MAK veut faire comprendre au pouvoir que reconnaître le « peuple kabyle est l?un des meilleurs garants de la stabilité du pays ». Pour Ferhat, le « peuple kabyle » revendique « une existence reconnue en même temps que ses droits dont celui de s?autogérer et s?autogouverner à travers une autonomie régionale dans une Algérie plurielle, respectueuse de l?ensemble des peuples qui la composent ». C?est dans cet esprit de pluralité qu?un « message de respect et de fraternité » est adressé « à l?ensemble des régions ». La journée d?hier sera aussi marquée par une troisième marche organisée dans la même matinée par les étudiants de l?université Abderahmane Mira à partir du campus d?Aboudaou jusqu?au siège de la wilaya pour commémorer le 28e anniversaire du printemps berbère.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)