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La répudiation '!...


La répudiation '!...
La tradition, en politique algérienne, veut que l'on soit appelé à d'autres fonctions pour ne pas dire être écarté des affaires suite à une faute de lèse-majesté ou à cause d'un égarement politique ou encore pour une émancipation déloyale, sournoise ou maladroite. Dans d'autres cas les adversaires politiques se font neutraliser en recourant à des man?uvres et des fourberies qui s'apparentent plus à des coups de malfrats que la sémantique locale nomme pudiquement complots scientifiques qui, hier encore, pouvaient mener à des cruautés physiques.Aujourd'hui, le système politique en place innove en consacrant la démission comme une nouvelle forme de pratique afin de préserver sa pérennité. Après les démissions des présidents Chadli et Zeroual pour des raisons d'Etat, le départ de Saâdani de la tête du FLN ne correspond en rien de commun dans le fond mais s'inscrit dans le nouvel ordre des choses. D'abord, l'opinion publique n'a jamais accepté sa nomination à la tête d'un patrimoine appartenant à tous les Algériens à cause de son passé tonitruant, des casseroles qu'il traîne et de ses frasques «distrayantes» qu'il fait détoner et aussi pour son parcours politique spontané et énigmatique qui serait dû à des faveurs généreuses de ceux qui avaient fait sa carrière très singulière. Ainsi, il a cristallisé et nourri toutes les haines, en particulier dans son propre camp qu'il a fait diviser en donnant l'image d'un revanchard féroce et prêt à tout. Il s'est forgé et construit une ambition (') en s'attaquant de «front» à l'un des plus puissants et mythique homme «faiseur» de sires et de nababs de l'Algérie post-octobre. Ses petites phrases provocantes décochées contre qui, il s'est exprimé à sa guise ('), sans jamais se soucier des conséquences suicidaires qui en découleraient, avaient aveuglé et piégé beaucoup de ceux qui ont cru être ses protégés.A côté de ces affrontements «personnels» et de repositionnement, les conflits entre lui et d'autres personnalités qui comptent dans l'échiquier politique comme : Ouyahia, Belkhadem, Hanoune… contre lesquels il montre des ressentiments balayant les amitiés et les alliances, sa violente offensive à l'encontre d'anciens responsables de la Guerre de Libération dont Zohra Drif… passent pour des escarmouches. Les rivalités politiques, les incompatibilités d'humeur et «l'assurance» de ses arrières (') l'ont sûrement poussé à des divergences lourdes avec ceux qu'il désigne comme le «parti de la France» et les comploteurs en intelligence avec l'Etranger. Cet épisode aggravera encore la tension au sein du système qui aurait sonné la fin de récréation. En tout cas, personne parmi les observateurs de la scène politique algérienne, ne croyait ni à sa bonne étoile ni à sa longévité après sa «bravitude» sulfureuse et surréaliste et le flou qui l'entoure encore.Les prochains jours lèveront certainement le voile sur le sens à donner à ce changement à la direction du parti FLN et du sort de son ex-secrétaire général et par là même, diront-ils, si la mission qui lui avait été dévolue est terminée ou s'il subit un désamour le répudiant. Cette dernière éventualité est peu probable puisque certaines informations distillées et non encore démenties évoquent sa nomination à la tête d'une chancellerie dans un pays du Moyen-Orient. Le système a toujours su régler les mécanismes balanciers pour trouver ses équilibres vitaux en ajustant le centre de gravité du pouvoir réel pour ne pas pousser trop loin le choc des personnalités qui le symbolisent. La succession se prépare et devrait se passer dans un état d'esprit de consensus et d'unanimité ayant toujours prévalu dans de pareilles circonstances dans le but de préserver les intérêts de chacun. La décantation se fera comme de coutume sans le son des canons et se passera manifestement sous des mélodies berceuses, tranquillisantes et apaisantes sonnant les matines au son des violons accordés en Ré majeur. Comme disait Franklin Roosevelt, «en politique, rien n'arrive par hasard. Chaque fois qu'un événement survient, on peut être certain qu'il avait été prévu pour se dérouler ainsi ».


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