Algérie - Revue de Presse


Dans l?Algérie sortie par césarienne d?un terrorisme sans finesse et du crime de masse organisé, le phénomène de violence est lentement passé de sa phase d?extériorisation à celle d?une internalisation recentrée sur l?ennemi quotidien, celui-ci étant maintenant un semblable après avoir été un contraire alors digne d?être égorgé pour s?être habillé différemment ou avoir parlé une autre langue. D?après les chiffres communiqués par les services concernés, les délits les plus fréquents aujourd?hui sont les CBV, c?est-à-dire coups et blessures volontaires dans le vocabulaire de la police. Le nombre de CBV a atteint ici des pics inégalés dans l?espèce humaine, rapprochant dangereusement les Algériens des sociétés de chats sauvages et de pumas des Appalaches. Depuis quelques années, sans distinction précise, les Algériens frappent, se frappent et se font frapper. L?Algérie se cogne contre les propres murs qu?elle a érigés, se bat contre son image et se blesse avec sa réalité. Ce qui est frappant, c?est que cette violence n?est pas anarchique, mais réglée suivant des séquences bien définies comme celle-ci pour exemple, parmi les plus classiques : les policiers frappent les supporters, les supporters frappent les passants et les passants frappent leur femme une fois rentrés à la maison. Les femmes frappent ensuite leurs enfants une fois le mari ressorti, et les enfants qui vont grandir dans cette saine ambiance de CBV vont devenir supporters ou policiers pour pouvoir eux aussi frapper à leur tour, les passants dans le premier cas, les supporters dans le deuxième. A ce titre, il serait utile d?offrir un casque et une combinaison antichoc à chaque Algérien(ne). Le pays ressemblerait ainsi un peu plus à ce qu?il est, un immense stade de football américain où tous les CBV sont permis. Football et Amérique, enfin du spectacle, du vrai.



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