Algérie

La règle de la réciprocité pose problème



La règle de la réciprocité pose problème
Une réunion à laquelle ont assisté des membres de la cellule du Premier ministère dédiée aux exportations. Les exportateurs de produits pharmaceutiques ont indiqué que des médicaments en provenance de Tunisie et de Jordanie sont enregistrés chez nous sans difficultés, mais que ces deux pays rendent difficile l'enregistrement des médicaments algériens. « C'est aux pouvoirs publics d'intervenir pour que cette règle soit respectée par toutes les parties », estime Abdelouahed Kerrar, président de l'Union nationale des pharmaciens fournisseurs. Le ministre reconnaît, à ce sujet, que les commerçants étrangers s'installent facilement en Algérie pour faire la promotion des produits de leurs pays d'origine. « Ce n'est pas le cas des commerçants algériens qui veulent s'installer à l'étranger.La réciprocité est une règle universelle, mais elle n'est pas respectée », dit-il en assurant que les pouvoirs publics se penchent actuellement sur cette question. Le ministre a indiqué, dans ce registre, que les opérateurs économiques doivent exiger une contrepartie de leurs partenaires européens en exploitant une carte maîtresse détenue par l'Algérie, à savoir la carte d'acheteur. « Nous leur achetons des produits pour une valeur de 30 milliards de dollars annuellement. Il faut exploiter cela pour placer nos produits chez eux », conseille-t-il. Les exportateurs n'ont pas manqué de signaler les restrictions de la Banque d'Algérie en matière de change notamment, qui rendent difficile l'opération des exportations. Kerrar a déploré l'impossibilité d'engager des intermédiaires à l'étranger pour la promotion du médicament algérien, car ils ne peuvent être payés en devises. Le ministre a qualifié, dans ce contexte, de « ridicule » l'incapacité pour les exportateurs de disposer de leur argent en devises pour mettre en place des bureaux de réseau à l'étranger afin d'élargir leurs activités. « Il existe des contraintes sérieuses et objectives qui freinent les exportations. Mais il existe aussi des contraintes ridicules. Certains de nos produits sont interdits à l'exportation sous prétexte qu'ils sont fabriqués à base de matières subventionnées. Pourquoi ne pas instaurer une taxe sur l'exportation de ces produits au lieu de les interdire carrément à l'exportation ' », souligne-t-il en évoquant les concessionnaires qui auraient importé des véhicules dont le nombre dépasse largement les besoins du marché. Ils le font pour accaparer une part plus importante du marché et pour des raisons de transfert de devises. Il a prévenu, à ce propos, contre les importations spéculatives que pourraient effectuer certains concessionnaires. « La répartition des quotas pour les véhicules ne prendra pas en considération les importations spéculatives ou destinées au transfert illicite de devises. Ce sera considéré comme indu », avertit-il.Kerrar regrette aussi que la réglementation algérienne interdise de procéder à des remises sur les factures et se plaint de difficultés dans le transport des marchandises vers certains pays africains. « Des pays africains nous imposent des conditions, de paiement notamment, auxquelles nous ne pouvons répondre car notre réglementation ne nous le permet pas. Nous ne pouvons pas, par exemple, participer à tous les appels d'offres internationaux car nous avons des difficultés à obtenir des cautions de soumission », confie-t-il. Le ministre a assuré que les doléances des exportateurs ont été transmises à la Banque d'Algérie et au Conseil de la monnaie et du crédit. « La Banque d'Algérie est à l'écoute mais le changement de mentalité est nécessaire. Des membres de la cellule du Premier ministère chargée des exportations sont présents à cette réunion et toutes les doléances seront communiquées au gouvernement et au Premier ministre », indique-t-il en affirmant que ce genre de réunions permet de définir les véritables obstacles freinant les exportations. Il a estimé que le seul véritable problème qui doit préoccuper les exportateurs est de savoir comment placer leurs produits sur le marché extérieur. Le président de la Caci, Amor Benamor, a, quant à lui, fait part des difficultés à accéder à certains marchés bien que la demande sur le produit algérien existe. « Nous n'exportons pas une grande quantité mais nous faisons acte de présence dans toutes les manifestations étrangères », dit-il, avant de soulever la problématique des quotas des produits à exporter. Il a donné comme exemple la pomme de terre dont le quota à l'exportation est limité à 5000 tonnes alors que pour les importations de ce légume, il est de 45.000 tonnes. « Ce qui n'est pas normal. De plus, l'exportation pour la pomme de terre est ouverte du mois de janvier au mois de mars alors que l'importation de ce produit est ouverte tout au long de l'année.Il est nécessaire de lancer des études sur chaque filière pour avoir une idée sur ses capacités de production et négocier les quotas en fonction de cela », souligne-t-il. Un autre représentant de la Caci a appelé à la nécessité d'aller vers des accords préférentiels dans les exportations et d'utiliser les subventions selon les résultats en termes de production. « Développer aussi des zones de libre-échange car elles favorisent la compétitivité tout en permettant de faire abstraction des règles », explique-t-il, signalant que le système d'octroi des aides à l'exportation doit répondre à des critères bien définis. Il a recommandé aussi l'assouplissement du marché du travail pour les exportateurs afin qu'ils puissent recruter facilement les compétences étrangères nécessaires pour booster ce secteur. Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens, Ali Bey Nacer, a salué, pour sa part, l'initiative du ministère des Affaires étrangères qui a instruit les ambassades algériennes de promouvoir les produits locaux.


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