Algérie - Réglementation


Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) a eu l’idée intéressante de mettre à profit les veillées de Ramadhan pour débattre des grands thèmes de l’actualité économique. Après avoir consacré la première « veillée-débat » à la problématique de la fuite des cerveaux et de la valorisation des élites nationales, ce club d’hommes d’affaires — qui a acquis la réputation de ne pas garder sa langue dans sa poche et de mettre souvent le doigt sur les vrais problèmes de la sphère économique — a pris l’initiative, hier, de relancer le débat, amorcé en 1996, concernant l’opportunité ou pas de revenir au week-end universel. Inutile de dire que la majorité des intervenants a présenté des arguments solides pour soutenir la nécessité de ramener à nouveau le week-end algérien à samedi et dimanche. L’Algérie aurait, selon eux, tout à y gagner. En attendant que les autorités optent pour la voie de la raison, il faut savoir que la décision de décaler, durant les années soixante-dix, à jeudi et vendredi le week-end est une coquetterie idéologique qui coûte aujourd’hui cher au pays. En effet, près de 5 millions de dollars partent chaque jour en fumée par le simple fait de ce décalage. L’équivalent de quoi régler durablement la pénurie qui touche le logement et plus encore. Ce n’est pas tout. La décision de changer de week-end a eu pour conséquence aussi de limiter à 3 jours uniquement la durée des échanges économiques entre l’Algérie et le reste du monde. Là encore, il n’est pas nécessaire de sortir d’une grande école d’économie pour comprendre qu’il est impossible pour le pays de devenir concurrentiel au moment où l’on s’amuse à le couper du monde 4 jours sur 7. En revanche, un retour au week-end universel permettrait à l’Algérie, selon une étude de la Banque mondiale, de faire gagner à sa croissance un minimum de 3 points. Lorsque l’on sait qu’il a fallu un investissement de près de 525 milliards de dinars (près de 7 milliards de dollars) pour relever d’un point la croissance économique, le retour au week-end universel devient une question d’intérêt national qu’il incombe à tout un chacun de défendre et de soutenir. Il va sans dire que continuer à refuser - pour une raison ou une autre - de voir le retour au week-end universel comme une exigence économique revient en réalité à encourager l’économie rentière. Une économie dans laquelle seuls les importateurs et les fournisseurs de l’Algérie trouvent leur compte.




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