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La Protection civile forme et prépare son personnel


Concernée directement par une éventuelle gestion de l'épidémie, le DG de la Protection civile a jugé nécessaire d'informer et de former ses médecins et ses agents. C'est la moindre des protections afin de mieux gérer la situation en cas d'apparition de cas d'Ebola dans notre pays. A cet effet, la Protection civile, en collaboration avec les services du ministère de la Santé, a organisé, hier, une journée de sensibilisation sur le virus Ebola. Cette rencontre, organisée au siège de l'Unité nationale d'instruction et d'intervention de Dar El Beïda, a regroupé les médecins chefs venus des 48 wilayas. L'objectif est d'initier les praticiens aux méthodes de diagnostic et de dépistage du virus. Il s'agit également d'informer le personnel soignant sur les mesures à adopter pour se protéger durant les prélèvements, le transport de la fiole de sang et du malade. Dans son allocution d'ouverture, le colonel Khelaf a souligné l'intérêt que revêt une telle formation car, selon lui, « la maladie Ebola est grave et meurtrière ». « Le cas de la petite Malienne nous a poussés à réfléchir. L'organisation de cette journée de sensibilisation au profit de nos médecins traduit ce souci ». Cette rencontre, selon le lieutenant-colonel Ahcène Saâdi, sous-directeur des secours médicalisés, « permettra de comprendre cette maladie et d'élaborer une stratégie nationale pour détecter et prendre en charge les cas suspects ». Cette préparation vient renforcer le dispositif mis en place par le ministère de la Santé dans les ports et aéroports. Les 48 médecins principaux formeront à leur tour leurs équipes dotées de deux ambulances médicalisées pour chaque équipe. Parmi les médecins présents, Salem Iferdjiouène de la wilaya de Tamanrasset. « Cette wilaya frontalière regroupe 400 agents. Elle est dotée exceptionnellement de 5 ambulances médicalisées. La formation de nos équipes débutera dès ce jeudi », nous a-t-il confié.Tenues spécifiques et précautionsLors de cette journée de sensibilisation, Dr Faouzi Derrar de l'Institut Pasteur d'Algérie a mis en exergue l'obligation de « prendre des mesures spécifiques car aucun vaccin n'existe pour l'heure ». Pour le médecin, « le cas de la petite Malienne est très important. Le porteur du virus a traversé plusieurs kilomètres avant de venir se déclarer au Sud de ce pays. Or, un seul cas peut être à l'origine d'une épidémie comme celle survenue dans les années 1970 qui avait causé la mort de 280 personnes en Guinée », a-t-il rappelé. « Cette petite Malienne a traversé avec sa grand-mère plus de 600 kilomètres et est restée durant deux heures dans une station de bus. Officiellement, elle a été au contact avec 43 sujets ». « Il y a urgence et il faut préparer une équipe Ebola », a-t-il soutenu. Au cours de son intervention, Dr Derrar a également évoqué les mesures de protection à prendre durant le diagnostic. « Il s'agit notamment du port d'une tenue selon les références du laboratoire et l'adoption des techniques de ce dernier dans le transport des échantillons sanguins qui doivent être mis dans des conteneurs à triple protection ». Dr Derrar a enfin annoncé que « les premières doses de vaccin seront distribuées en janvier ou février 2015 dans les zones touchées ». Les mêmes consignes de protection et mesures pour combattre l'épidémie ont été également évoquées par le Pr Amrane du ministère de la Santé. Lors de son intervention, il relatera une situation vécue il y a moins d'un mois. « Suite à un appel, les agents de la Protection civile, accompagnés des éléments de la police, se sont déplacés chez un citoyen pour le transporter dans une institution hospitalière. A l'hôpital Mustapha-Pacha, il est dirigé vers l'hôpital Laâdi-Flici (El Kettar). Les prélèvements n'ont pas révélé le virus Ebola », a-t-il raconté. « Cela aurait pu être une catastrophe car aucune précaution n'avait été observée durant le transport du malade », a-t-il révélé. « Vaincre cette épidémie meurtrière se fera par le biais de mesures appropriées de prévention et de lutte. Notre pays menacé par les déplacements des populations ne peut connaître une apparition subite et à grande échelle de la maladie. La chauve-souris végétivore, à l'origine de l'affection, n'existe pas chez nous », assurent les médecins.




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