Algérie - Apiculture

La production de miel est dérisoire à Mostaganem





«La filière apicole dans la wilaya de Mostaganem enregistre un grand retard par rapport aux autres wilayas, en dépit des potentialités naturelles (forêts, maquis, parcours et flore spontanée) existantes qui ne demandent qu’à être exploitées. D’ailleurs, il n’y a aucune production en matière de dérivés du miel, à l’instar de la cire, du pollen, de la gelée royale ou du venin. A cela s’ajoute le manque de formation des apiculteurs. Ces derniers perdent quelque 70% de leur rendement. A cela s’ajoute l’absence d’étiquetage mentionnant le type de miel, la date et le lieu de récolte et l’adresse», a affirmé le docteur Abdelmadjid Bouchareb, médecin spécialiste, chercheur en apithérapie et apiculteur professionnel.

«Avec une bonne formation et la mobilisation des moyens matériels, ce secteur connaîtra certainement son essor», ajoute M. Bouchareb.

D’autres apiculteurs ont soulevé plusieurs problèmes liés, entre autres, à l’utilisation des pesticides qui menacent les insectes, ainsi que l’absence d’un laboratoire d’analyses spécialisé.

Quant au président de l’Association des apiculteurs, Abassa Miloud, il déplore le manque d’espaces du fait que l’élevage est concentré principalement dans le Dahra est, à savoir Sidi Lakhdar, Sidi Ali, Achaacha et Ouled Mallah.

Il a soulevé également l’absence d’équipements dédiés à l’élevage, ainsi que les différents produits, comme la cire, les substituts du pollen, le maturateur.

«Les apiculteurs de Mostaganem se déplacent parfois à Chlef, Blida ou Sétif pour se procurer les produits et les équipements. Des contraintes qui découragent pas mal d’apiculteurs», déplore notre interlocuteur.

S’agissant de l’utilisation des produits phytosanitaires, le président de l’Association des apiculteurs tire la sonnette d’alarme sur ce phénomène qui est très dangereux pour les abeilles.

Abdelkader B., un apiculteur du Dahra, nous confie que plusieurs problèmes hypothèquent sérieusement leur avenir, tels les circuits commerciaux qui leur sont fermés et l’absence d’espaces réservés à la commercialisation.

«Notre production se vend sur des étals improvisés au niveau des souks et marchés à travers les communes de la wilaya. Ce qui constitue un blocage au développement de la filière», dira-t-il.

De son coté, Z. Lahcène, un apiculteur de Mostaganem dénonce la concurrence déloyale.

L’Association des apiculteurs de la wilaya de Mostaganem compte 780 professionnels et 23.000 essaims d’abeilles, qui produisent quelque 90 tonnes /an en moyenne.

Un chiffre considéré comme dérisoire, relativement aux massifs forestiers de la wilaya, qui couvrent une superficie de 32.705 hectares, constitués essentiellement d’essences résineuses, comme le pin d’Alep, le pin maritime, le thuya, le genévrier, l’eucalyptus et l’acacia.

Les apiculteurs sollicitent les autorités pour leur assurer le suivi de la production et les aider tout au long de leur démarche et créer des centres de formation en apiculture pour l’essor de cette filière.


Lakhdar Hagani


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