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La privatisation partielle des banques se fera à la Bourse




"C'est à travers la Bourse que se fera l'ouverture du capital, du moins de deux banques publiques, qui sont déjà désignées", a précisé, hier, le ministre des Finances.L'ouverture du capital des banques publiques se fera à travers la Bourse d'Alger. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, en marge de l'ouverture de la première agence de la Cnep-Banque entièrement dédiée à la finance islamique, à Staouéli (Alger).
"L'ouverture du capital de certaines banques publiques se fera d'ici à 2021. Tous les intervenants vont s'y mettre pour offrir toutes les conditions idoines. Mais l'ouverture se fera à travers la Bourse", a annoncé le ministre. "C'est à travers la Bourse que se fera cette ouverture du capital, du moins de deux banques publiques, qui sont déjà désignées. C'est cela le sens de la réforme bancaire, sinon, on n'aura rien fait", a-t-il ajouté.
Le grand argentier du pays n'a pas voulu divulguer le nom des deux banques publiques concernées par l'ouverture du capital. "On ne peut le dire maintenant. Vous le saurez au moment opportun", s'est-il contenté de répondre à la presse.
L'idée d'ouvrir le capital des banques publiques remonte au début des années 2000. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) avait alors autorisé l'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA) à hauteur de 51% avec cession du management de la banque au partenaire stratégique retenu.
L'opération de privatisation a été menée jusqu'à la phase de la data room. Les banques soumissionnaires présélectionnées ont eu accès à toutes les informations concernant le CPA et ont obtenu les éclaircissements et compléments demandés.
La privatisation du CPA devait être un signal fort de la volonté de moderniser le système bancaire algérien. Entre-temps, la situation internationale avait changé.
En 2007, Les autorités ont décidé de geler et de différer le processus de privatisation du CPA, en raison de "l'impact non encore évalué de la crise internationale des crédits hypothécaires" et de relancer le processus en même temps que pour la BDL. Quelques années après, en 2013, le CPE a donné son accord pour l'introduction en Bourse de huit sociétés publiques, dont le CPA.
L'opération a, par la suite, été annulée pour des raisons inexpliquées. Hier, le ministre des Finances a assuré que la réforme bancaire est l'une des priorités du gouvernement. "Elle avance très bien", soutient Aymen Abderrahmane, évoquant "un programme qui est finalisé". Le grand argentier a parlé de "l'implémentation d'un nouveau mode de gouvernance au niveau des banques publiques".
Il a évoqué, également, d'autres dispositifs à mettre en place pour assurer un financement pérenne et efficace de l'économie nationale. "Nous allons sortir du carcan du financement de l'import-import, pour aller vers le financement de projets d'investissement productifs et accompagner les petites et moyennes entreprises et les start-up", a ajouté le ministre des Finances.
"Il y a toute une vision stratégique de la réforme du secteur bancaire", a-t-il assuré. Le grand argentier du pays a indiqué que la finance islamique est une partie de la réforme bancaire. Elle constitue un moyen pour drainer la masse monétaire importante qui circule en dehors du circuit bancaire.
La collecte des ressources est le talon d'Achille du système bancaire algérien. Sur les quelque 5 000 milliards de dinars de monnaie fiduciaire en circulation, la Banque d'Algérie estime qu'entre 1 500 à 2 000 milliards de dinars représentent l'épargne, hors circuits bancaires, des agents économiques.
Le ministre explique l'émergence du marché informel par l'absence de confiance et une bureaucratie ayant impacté les opérateurs, les commerçants et les investisseurs. Par ailleurs, le ministre a annoncé l'ouverture, dès l'année prochaine, de cinq succursales de banques publiques en Europe.

Meziane RABHI


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