Algérie

La presse marocaine sur la voie de «sa majesté»


Les quotidiens marocains parus hier se sont mis en ordre de bataille. Les Sahraouis sont traités de tous les noms d'oiseaux : «La vie a repris, mardi, son cours normal à  El Ayoun après une journée marquée par des actes de vandalisme commis par des repris de justice», a écrit Aujourd'hui le Maroc. Dans le même style, l'organe central du l'USFP, Libération : «Les fauteurs de troubles qui menaçaient la vie des citoyens ont été arrêtés et le campement Gdim Izik démantelé par les forces de l'ordre.» Le ton est le même dans l'autre quotidien marocain, le Matin, qui a qualifié les évènements «d'actes de vandalisme qui interviennent à  la suite de l'arrestation par les forces de l'ordre d'éléments qui menaçaient des personnes se trouvant au camp Gdim Izik, à  l'est de la ville d'El Ayoun». L'intonation ne diffère pas non plus dans les titres arabophones. Les journaux marocains se sont donné le mot : pas question de rapporter fidèlement ce qui s'est réellement passé durant la journée de lundi dans la ville d'El Ayoun. Dans un style purement propagandiste, Essahra El Maghribia titre son article «Les fauteurs de troubles ont un lien avec le Polisario et les services algériens et des parties opportunistes». Pour Al Allam du parti El Istiqlal, «des infiltrés séparatistes derrière les troubles d'El Ayoun». Aucun n'a mentionné le nombre de victimes sahraouies, se contentant d'évoquer uniquement les pertes enregistrées du côté marocain. Tous les articles traitant des évènements de la ville sahraouie occupée sont rédigés sur la base des dépêches de l'agence de presse officielle, la MAP, ou se réfèrent aux déclarations des officiels marocains. Aucun reportage.
Seule voix discordante à  relever, celle du journaliste Ali Lmrabet qui, à  partir de Madrid, s'est consacré à  donner une masse d'informations. Frappé d'une suspension –absurde – d'écriture pour une durée de dix ans dans son pays, il a balancé des infos à  longueur de journée sur facebook. Selon lui, c'est «le couvre-feu à  El Ayoun et l'armée patrouille dans la ville». Il faut signaler aussi que les autorités marocaines ont empêché des journalistes de se rendre à  El Ayoun occupée. Les correspondants espagnols accrédités à  Rabat de TVE, TV3, El Mundo, ABC, El Periodico de Catalunya, EFE et la Cadena Cope et un photographe d'Associated Press (AP) ont été interdits d'embarquement à  bord d'un avion de la RAM. Le Maroc veut une répression à  huis clos.
 
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