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«La présidentielle, seule et unique solution démocratique viable»



C'est donc officiel : l'élection présidentielle aura lieu le jeudi 12 décembre 2019. Le corps électoral a été officiellement convoqué, hier dimanche, par le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, de manière solennelle, à travers un discours à la nation. Il formalise ainsi la suggestion faite par l'armée qui a jeté toutes ses forces dans la balance, pour clore la longue parenthèse de la vacance du pouvoir.Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Les choses se sont, en effet, accélérées depuis le discours prononcé par le chef d'état-major, vice-ministre de la Défense nationale qui, à partir d'Ouargla où il était en visite de travail, le 2 septembre dernier, avait clairement signifié qu'il était temps d'aller vers l'élection présidentielle, qu'il considère d'ailleurs comme une urgence nationale absolue, et ce, avant la fin de l'année. Il s'agit donc, là, d'une décision lourde de la plus importante institution de l'Etat, qui gère la crise inédite et si compliquée que vit le pays depuis début avril dernier. Une crise d'autant plus dangereuse qu'un premier rendez-vous électoral , le 4 juillet dernier, n'a pu avoir lieu, faute de candidats.
Dans un contexte extrêmement tendu, il aura fallu une décision exceptionnelle du Conseil constitutionnel, le 29 juin dernier, pour permettre au chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, de poursuivre sa mission à la tête de l'Etat et organiser un autre rendez-vous pour la tenue de la présidentielle. Avec, cette fois, la prise de mesures fortes, à même de permettre de réunir des conditions autrement plus palpables et convaincre, sinon toute la classe politique, du moins une bonne partie, d'accepter un dialogue et une élection pour le moins décisifs pour la survie même du pays. Abdelkader Bensalah dira d'ailleurs à cet effet que «l'organisation d'une élection présidentielle est la seule et unique solution démocratique viable.»
Depuis le début de la crise, l'armée a, effectivement invariablement réaffirmé sa position sur cette question. Une feuille de route inlassablement réitérée par le chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, affirmant constamment en même temps, le rejet par l'armée, de toute forme de transition et son pendant, une suicidaire «Constituante».
Pour réussir cette feuille de route, à savoir un retour rapide au fonctionnement normal des institutions, à travers la légitimité électorale, il a été donc décidé de lancer un nouveau round de dialogue, d'où le pouvoir s'était «extrait» dès le départ, et le confier à un panel de personnalités nationales présidé par l'ancien président de l'APN, Karim Younès. Un panel dont la mission était de préparer, après consultations, deux textes majeurs : celui portant révision du code électoral et un autre portant création de l'Autorité indépendante chargée des élections. Approuvés en Conseil des ministres, ces deux textes seront votés par le Parlement et définitivement entérinés par Bensalah, hier dimanche.
Hier encore, l'Autorité indépendante a été installée et sa présidence confiée à l'ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi. C'est dire que tout l'arsenal est mis en place en prévision de cette convocation du corps électoral qui, de fait, lance le compte à rebours avec, en cours de route, une étape test et décisive, celle qui devra intervenir à la mi-novembre, à la date de la clôture des délais de dépôt des candidatures. Certainement, la scène politique nationale connaîtra, à coup sûr, une nouvelle dynamique à partir de ce lundi et, dans tous les cas, le processus est lancé de manière officielle et effective et, cette fois, dans des conditions qui diffèrent nettement de celles précédant la présidentielle avortée du 4 juillet dernier.
K. A.





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