Algérie - A la une

La Présidence rassure, l'opinion s'interroge


La présidence de la République a indiqué, hier, dans un communiqué, que Abdelmadjid Tebboune a terminé "le protocole de soins prescrit" et qu'il "subit actuellement les examens médicaux post-protocole", en s'appuyant sur les affirmations du staff médical qui a accompagné le chef de l'Etat dans un hôpital allemand depuis le 29 octobre passé.Cependant, la Présidence ne donne aucune indication sur le retour du locataire d'El Mouradia. Ce qui alimente les spéculations en tout genre. Si les services de la présidence rassurent quant l'amélioration de son état de santé, l'opinion publique ne manque pas de s'interroger sur la question, même si, faut-il le souligner, la classe politique reste muette. Mais il va sans dire que l'absence prolongée du premier magistrat du pays réduit la cadence de la vie politique et l'action gouvernementale.
L'équipe conduite par Abdelaziz Djerrad se contente d'assurer le service minimum. Il est évident, et au regard de la place centrale qu'occupe le président de la République dans l'échiquier institutionnel, son absence ralentit considérable le fonctionnement de l'Etat.
Ajouter à cela, hasard du calendrier, que la maladie du Président coïncide avec la tenue du référendum sur la révision de la constitution, son projet prioritaire de son mandat. Le taux d'abstention historique enregistré lors du scrutin du 1er novembre devait amener le chef de l'Etat à prendre des décisions à la hauteur du message envoyé par la majorité des Algériens.
Il est celui qui est en mesure de tirer les conséquences en pareille circonstance marquée par une déroute sans précédent. Sur le plan de la procédure, après validation par le Conseil constitutionnel des résultats du référendum, le président de la République devra parapher le nouveau texte de la loi fondamentale pour pouvoir entrer en vigueur.
Si la constitution ne fixe pas de délai pour cet acte ultime dans la procédure, la nouvelle constitution reste suspendue à cette signature, alors que des voix s'élèvent ? y compris dans les rangs des soutiens ? pour demander la retrait du projet parce qu'il ne jouit pas d'une forte adhésion du peuple.
Il fait dire aussi que l'absence de Tebboune peut bien poser quelques soucis pour le gouvernement en raison des tensions régionales suite à la violation par Rabat du cessez-le-feu au Sahara occidental. Si pour l'heure, la situation demeure "circonscrite", rien indique qu'elle ne connaîtrait pas une évolution dangereuse.

A. B.
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