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La poudre d'intelligence sort des maquis


La poudre d'intelligence sort des maquis
En aoüt 1955, les massacres du ConstantinoisSi Kateb Yacine et Issiakhem ont été les jumeaux de Nedjma, en Larbi Ben M ?hidi et Abane Ramdane la révolution algérienne aura tenu les siens. Ils ont un point en commun: ils nous auront légué contre leur gré une Algérie en gestation.Deux dates, deux événements qui vont imprimer à la révolution algérienne un tournant décisif pour la conduire à son objectif suprême: l'indépendance.On les appelait les fellaghas, ceux qui ont écrit ce pan de l'histoire de ce que l'on appelle la guerre d'Algérie. Des citoyens de seconde zone dans un pays qui était le leur, mais qu'on leur a arraché. C'est par les armes que sa reconquête allait se faire. Le gouvernement français de l'époque a fini, contraint et forcé, par faire contre mauvaise fortune bon coeur et à s'asseoir autour de la même table qu'eux pour négocier.D'égal à égal. Une certaine manière de leur reconnaître des qualités inégalées de chefs de guerre, de fins stratèges militaires et de diplomates hors pair. Comme quoi l'histoire a de ces retours de manivelle dont elle seule a le secret. Il aura fallu pour cela plus de sept longues années de résistance et de lutte armées dont a fini par accoucher un Mouvement national dont les embryons ont été implantés dès les premières années de la colonisation. Les cendres allaient jaillir d'un volcan que l'on pensait éteint. De la poudre d'intelligence allaient tonner des maquis. 20 Août 1955 - 20 Août 1956.Deux dates, deux événements qui vont imprimer à la révolution algérienne un tournant décisif pour la conduire à son objectif suprême: l'indépendance. Elles symbolisent pratiquement à elles seules le fabuleux parcours d'une révolution unique dans le monde. Un parcours tracé par des hommes jeunes à peine sortis de l'adolescence pour un certain nombre d'entre eux. Comme seule l'Algérie sait enfanter. Des noms vont marquer de manière indélébile ces dates charnières d'une révolution qui convulsait. Elle n'avait pas encore bouclé sa première année.Le Nord Constantinois, un des berceaux de la révolution, risquait l'asphyxie sous la pression d'un important dispositif militaire français. Il fallait desserrer l'étau. Démontrer à l'ennemi puis au monde que l'insurrection du 1er Novembre 1954 n'était pas qu'un feu de paille et prouver que la détermination du peuple algérien de se libérer de la domination coloniale française s'inscrivait dans l'impérieux objectif que s'est fixé le Front de libération nationale. Zighout Youcef mènera la contre-offensive le 20 août 1955, il y a 61 ans. L'enfant de Condé Smendou allait s'imposer comme un fin stratège de la lutte armée et un baroudeur sans peur et sans reproche. L'opération qui sera planifiée durant plusieurs mois restera comme un des hauts faits d'armes de la révolution algérienne.Elle portera l'empreinte d'un de ses plus prestigieux héros, d'une de ses figures les plus attachantes. Une bouffée d'oxygène pour la révolution qui, une année plus tard, jour pour jour, aura un second rendez-vous, et non des moindres, avec l'Histoire. 20 Août 1956.A Ifri Ouzellaguen (wilaya de Béjaïa) se tient le congrès de la Soummam. C'est là que seront dessinés les contours du futur Etat algérien. Deux hommes s'y attellent. Abane Ramdane en sera «l'architecte» alors que Larbi Ben M ?hidi présidait la réunion en présence de hauts responsables militaires. Deux hommes, deux héros parmi les plus précieux de la révolution, parmi les plus attachants, qui connaîtront le même sort: ils seront tous les deux assassinés. Ben M ?hidi torturé, martyrisé par l'ennemi, Abane par les siens. Deux hommes, une trajectoire: l'amour de l'Algérie jusqu'à en mourir. Une fin tragique qui a stoppé net un rêve inabouti. Comme pour Kateb et Issiakhem qui ont été les jumeaux de Nedjma, en Larbi Ben Mhidi et Abane Ramdane la révolution algérienne aura tenu les siens. Ils ont un point en commun: ils nous ont légué contre leur gré une Algérie en gestation.


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