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La piste syro-libyenne suspectée



La piste syro-libyenne suspectée
Les premiers éléments de l'enquête sur l'attentat perpétré avant-hier soir à Tunis indiquent qu'un kamikaze, portant un sac à dos bourré de TNT, s'est fait exploser à la porte du bus de la Garde présidentielle. Les tests ADN se poursuivent pour identifier le terroriste. La piste syro-libyenne est suspectée.L'avenue Habib Bourguiba, principale artère du centre-ville de Tunis, est toujours fermée à la circulation, 24 heures après l'attentat ayant fait 13 victimes et 20 blessés parmi les agents de la Garde présidentielle, en plus du kamikaze. La sécurité est renforcée dans toutes les artères de la capitale tunisienne, à ses entrées ainsi que dans les ports et l'aéroport Tunis-Carthage.«C'est la stabilité de l'Etat qui est visée en s'attaquant à la Garde présidentielle, en plein centre de Tunis, à moins de 200 mètres du ministère de l'Intérieur», a déclaré le chef du gouvernement, Habib Essid, à la sortie d'une réunion de la cellule de crise formée par les ministres de souveraineté. M. Essid a également insisté sur le fait que «le couvre-feu sera scrupuleusement respecté» et que «la loi antiterroriste va être appliquée dans les poursuites judiciaires en rapport avec les attaques terroristes».Ladite loi, votée le 25 juillet 2015, prévoit des peines de mort contre les coupables de crimes terroristes ayant entraîné des décès. La veille, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a fait un bref discours à la nation, où il a promis de tout faire pour éradiquer le terrorisme. «Les terroristes veulent installer la terreur parmi la population. Mais je vous assure que la peur va changer de camp», a-t-il notamment déclaré.Il a également annoncé l'instauration de l'état d'urgence et d'un couvre-feu dans le Grand-Tunis de 21h à 5h.Béji Caïd Essebsi a présidé, hier, le Conseil supérieur de sécurité dont les décisions n'ont pas encore été rendues publiques alors que nous mettons sous presse. Mais des sources proches de la présidence de la République rapportent qu'il est question d'appliquer la loi en matière de partis politiques et d'associations liés au terrorisme afin de dessécher les racines du terrorisme.RevendicationPar ailleurs, l'organisation Etat islamique (EI, Daech) a revendiqué l'attentat de Tunis ; une publication a été postée hier après-midi sur les réseaux sociaux, révélant l'identité du kamikaze ; il s'agirait d'Abou Abdallah Ettounsi. «Le martyr a réussi à s'introduire dans un bus transportant des agents de la Garde présidentielle.En arrivant près de la cible, il a activé sa ceinture explosive, tuant ainsi environ une vingtaine de renégats et blessant des dizaines d'autres», peut-on lire. Daech poursuit en menaçant les forces de sécurité nationale : «Qu'ils sachent qu'ils ne seront plus en paix...» L'attentat de mardi constitue une escalade dans les attaques terroristes en Tunisie dans la mesure que c'est la première fois qu'un kamikaze se fait exploser.Jusque-là, les terroristes n'utilisaient que des armes à feu : un pistolet pour l'assassinat de Chokri Belaïd (6 février 2013) et de Mohamed Brahmi (25 juillet 2013), une kalachnikov dans les attaques du musée du Bardo (18 mars 2015) et de l'hôtel Impérial de Sousse (26 juin 2015). «Passer à l'explosif constitue un nouveau pas franchi par les terroristes dans leurs attaques», souligne l'expert sécuritaire Ali Zermedini, ex-colonel de la Garde nationale. «La manipulation des explosifs est plus délicate que celle des armes», explique-t-il, en rappelant que plusieurs informations évoquent déjà de la saisie de voitures piégées et de ceintures explosives, en marge de l'arrestation de cellules de terroristes.Le mois dernier a vu l'arrestation de plus de 20 terroristes en rapport de la cellule terroriste de Sousse qui a essayé d'assassiner Ridha Charfeddine, député de Nidaa Tounes et président de l'Etoile du Sahel, le 8 octobre dernier. M. Zermedini a rappelé que la Tunisie subit les conséquences de la profusion d'armes en Libye. «En Tunisie, les terroristes ne maîtrisent pas encore les techniques de minage de voitures ni celle des ceintures explosives. Tout l'armement provient de l'ouest de la Libye», précise M. Zermedini.


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