Algérie

La peur, un élément moteur



La peur, un élément moteur
Difficulté - Bien souvent, il est très difficile de démasquer un menteur et de déceler un mensonge.
Shahrazade, 37 ans, avoue mentir pour toute sorte de bonnes raisons. «J'ai une amie qui a la peinture comme loisir. Elle m'a déjà dit : ''Si tu n'aimes pas ce que je fais, je veux le savoir''.
Tu parles ! Il m'est arrivé de trouver ses tableaux affreux, mais ce n'est pas moi qui serais allée le lui dire ! On prône beaucoup la vérité à tout prix, maintenant. Je trouve que ça rend les gens brutaux.» «Au nom de la franchise, un collègue m'a déjà expliqué qu'il me trouvait antipathique. Je le sentais déjà. Je n'avais pas besoin qu'il me le dise», ajoute notre interlocutrice.
Mounira, 29 ans, étend le mensonge à tous les domaines de sa vie. Pour ne pas décevoir sa mère qui a des suspicions sur sa vie privée, elle a persuadé un de ses amis de jouer le rôle d'un prétendant en allant jusqu'à suggérer d'éventuelles fiançailles, tout en continuant de se payer du bon temps avec «son» homme.
À chaque souper de fin de semaine en famille, le «fiancé» est là. Ne serait-il pas plus simple de dire la vérité' «J'aurais beau faire et beau dire, ma mère ne comprendrait pas mon style de vie. Je n'aime pas les histoires. Il faut aussi tenir compte de nos coutumes qui ne permettent pas à une femme d'avoir un ami», explique Mounira. Un jour, à son travail, Mounira se rend compte qu'elle a perdu un document d'une importance capitale pour la compagnie. Lorsque le patron fait une enquête, Mounira n'a qu'une pensée : trouver une échappatoire. «J'ai mis la faute sur le dos d'une autre secrétaire, embauchée à temps partiel.
Comme j'ai plusieurs années d'ancienneté et que, d'habitude, je suis fiable, c'est moi que le patron a crue. Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre '». Comment expliquer une telle réaction ' Peur ' Manque d'assurance ' «Nous mentons pour ne pas être démasqués, mis à nu, analyse sa collègue. Une des choses les plus difficiles, dans la vie, est de parvenir à admettre certaines de ses erreurs. Nous sommes sensibles à la critique ; il faut être très solide pour se voir en face sans dramatiser. Une tendance fréquente est de tout rejeter sur l'extérieur. «Ce n'est pas moi, c'est l'autre. Je n'avais pas le choix compte tenu des circonstances.» Nacer n'a jamais quitté une femme, ce sont elles qui l'ont quitté, à bout de patience.
«Pour pouvoir aller m'amuser, je mentais tout le temps à mon épouse. Je disais que mon meilleur ami était malade, que j'avais du travail à rattraper au bureau, je revenais le lendemain matin en racontant des histoires plus invraisemblables les unes que les autres. Ma femme faisait semblant d'y croire.»
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