Algérie - Revue de Presse


La morale Le musulman doit se conduire correctement avec tous ses corréligionnaires comme iI ressort de ce hadith : «Le vrai musulman est celui qui ne sévit pas contre les autres musulmans par sa langue ou par sa main»(11) , c’est-à-dire, par ses paroles ou Rapporté par Boukhari, Mouslim, Tirmidî et Nassai. Rapporté par Boukhari, Mouslim, ibn Madjah, Tirmidî et Ibn Hanbal. Rapporté par Mouslim.Par ses actes. Mais cela implique également, entre autres, que l’on doit écarter du chemin tout ce qui peut nuire aux passants (ordures, pierres encombrantes, etc). Le bon musulman ne se contentera pas, cependant, de s’abstenir de toute attitude préjudiciable à la société ; il doit aussi manifester sa politesse par des actes positifs : saluer les gens qu’il rencontre et répondre gentiment à leurs salutations, demander la permission avant d’entrer chez autrui, baisser ses yeux devant les femmes étrangères, se montrer courtois dans ses discussions et sage dans ses conseils… mais aussi offrir l’hospitalité à ses visiteurs, nourrir ceux qui ont faim, donner un abri à ceux qui n’en ont pas, et pratiquer d’autres formes de solidarité sociale. Pour les non-musulmans vivant en terre d’Islam et qui sont généralement juifs ou chrétiens, ils ont les mêmes droits et obligations que les musulmans. Leurs pratiques cultuelles sont respectées par tous les bons musulmans. On peut légalement manger leur nourriture et épouser leurs femmes. En cas de controverse, le musulman doit discuter avec eux de la manière la plus courtoise. Il peut traiter avec eux des affaires. La Tradition nous apprend à cet égard qu’à la mort du Prophète, on a trouvé l’une des ses cuirasses placée en gage chez un juif ; on sait également qu’il a épousé une Copte, Maria, qui lui a donné un fils, Ibrahim. Omar Ibn Al-Khattab, le second calife, a assigné aux pauvres parmi les Gens du Livre une part sur les deniers publics (bayt al-mâl). Il a en outre dispensé les prêtres et les moines du versement de la capitation (djizyat) due par les protégés de l’Islam. L’histoire de la civilisation islamique nous apprend, par ailleurs, que la plupart des médecins exerçant dans la cour des califes et de leurs gouverneurs étaient juifs ou chrétiens. Ces derniers trouvaient ainsi auprès des musulmans des conditions de vie meilleures. La persécution n’eut jamais lieu en Islam, sauf pendant quelques périodes de fanatisme et d’obscurantisme. Cette persécution a été d’ailleurs le fait de certains pervers qui n’avaient rien compris à l’esprit de l’Islam. La morale islamique ne règle pas seulement les conduites des hommes les uns avec les autres, elle s’intéresse aussi aux animaux et à la nature, avec ses éléments matériels et ses végétaux. Ainsi, pour le Coran, la terre est faite pour être cultivée et non pas pour être détruite ; les mers sont mises au service de l’homme pour ses besoins de navigation, de transport de marchandise, d‘approvisionnement en «nourriture délicieuse» ; elles ne doivent en aucun cas servir de terrains pour des essais nucléaires comme on en pratique aujourd’hui. Le Prophète interdit aux musulmans d’abattre des arbres en cas de guerre, (sauf pour des besoins alimentaires). L’Islam prêche également la compassion envers les animaux ; ainsi, ils ne doivent être ainsi utilisés qu’aux fins pour lesquelles ils sont destinés et non pour des besoins de divertissement (comme le combat de coqs ou la tauromachie). Un jour, en voyant une hirondelle voler à ras du sol, le Prophète (à lui bénédictions et salut) lança à ses Compagnons : «Qui a affligé cette hirondelle en lui enlevant son petit ? Rendez-lui donc son oisillon». Selon une autre tradition, «une femme est allée en enfer à cause d’une chatte qu’elle avait enfermée et affamée, en l‘empêchant de se nourrir, même des vers de la terre». Le récit suivant, tenu également du Prophète, abonde dans le même sens : «Un homme souffrant d’une soif intense est descendu dans un puits pour se désaltérer ; mais en remontant, il vit un chien haletant de soif et léchant le sol humide. Il se dit alors : ce chien souffre cruellement de la soif comme moi-même auparavant; sur ce, il redescend dans le puits, remplit sa pantoufle d’eau et donne à boire au chien assoiffé. Pour ce geste, ses péchés lui furent pardonnés». Tout ce qui vient d’être dit éclaire certains aspects de la morale islamique. Mais le sujet est loin d’être épuisé, car on peut dire que l’Islam dans son intégralité est une morale. Ainsi, le Prophète (à lui bénédictions et salut) proclame-t-il qu’il est venu parachever l’édifice de la morale ; il dit également que «Dieu a poli ses moeurs en lui donnant un caractère excellent». Ceci est confirmé par son épouse Aïsha qui, interrogée sur la morale du Prophète, a répondu : «Sa morale, c’est le Coran». Elle entendait par là que le Prophète incarne dans sa vie pratique l’idéal moral prêché par le Coran, donnant par là même la preuve que les préceptes moraux de l’Islam -tout sublimes qu’ils soient sont toujours applicables dans la vie des hommes. Autre exemple édifiant à cet égard : un jour, en entrant chez le Prophète, son neveu, Al-Hassan Ibn Ali, alors petit enfant, le trouva en train de prier, la face contre le sol. L’enfant monta alors sur le dos du Prophète qui dut de ce fait prolonger sa prosternation jusqu’à ce que son neveu redescendit. Lorsqu’il eut terminé sa prière, certains de ses Compagnons lui demandèrent pourquoi il était resté si longtemps prosterné : «Mon enfant s’est assis sur mon dos et je ne voulais pas le presser de s’écarter», expliqua-t-il. La morale islamique, en somme, règle dans leur ensemble les différentes conduites de l’individu. Elle repose sur la «crainte révérencielle de Dieu» (taqwâ) et sur une foi profonde dans Sa justice infaillible qui fait que chacun sera récompensé équitablement selon ce qu’il aura fait de bon ou de mauvais. Nous en arrivons, enfin, à la quatrième composante de l’Islam qui est la Loi.   Dr Ahmed Chalabi
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