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La monnaie de la pièce (I)



La monnaie de la pièce (I)
Ce n'est certes pas la première fois que l'organisation atlantique se retrouve embarquée dans ses contradictions, mais l'accélération à laquelle nous assistons ces dernières années prête à sourire.Nous avions déjà vu que le dossier syrien avait mis ces paradoxes sous la lumière crue du jour : CIA et Pentagone qui se battent par groupes rebelles interposés, farce de la base d'Incirlik d'où décollaient à la fois les avions US pour bombarder (légèrement) l'EI soutenu par la Turquie et les avions turcs pour bombarder les Kurdes soutenus par les Américains... Les chamailleries américano-erdoganiennes depuis le putsch de juillet reviennent régulièrement sur le devant de la scène, mettant aux prises les deux premiers contingents de l'OTAN. La chasse aux sorcières du sultan contre tout ce qui peut être güleniste mine l'organisation atlantique : au QG de Bruxelles, les deux tiers des officiers et sous-officiers turcs ont été purgés. Ils y occupaient souvent des postes-clé et le président du comité militaire de l'Alliance, le général tchèque Petr Pavel, admet que « La vacance signifie que certains de nos projets vont être retardés, car il manque le personnel nécessaire». Craignant de rentrer chez eux, ces officiers souhaitent même trouver refuge dans les pays où ils sont en place. Situation ubuesque où les soldats d'un pays de l'OTAN demandent l'asile politique à d'autres membres de l'OTAN ! Décidément, quelque chose ne tourne pas rond dans l'empire du Bien... Les menaces turques de fermer l'accès de la base d'Incirlik aux alliés américains se répètent régulièrement et c'est à nouveau le cas en ce début d'année. Le ton monte et 2017 commence dans la joie et la bonne humeur. Mais ça pourrait peut-être aller plus loin cette fois. Le torchon semble brûler plus que de coutume et, dans sa difficile campagne contre Al Bab, Ankara a même refusé le soutien aérien américain pour lui substituer le russe, que les Turcs considèrent plus sûr. Résumons : un membre de l'OTAN refuse l'aide de ses associés et demande le soutien de l'adversaire déclaré de l'OTAN ! La confiance règne... Nous avions déjà abordé la question de ces bombardements russes fin décembre. Il a même fallu, ô ironie, que les avions russes viennent en aide pour stopper la débandade ASL-turque à l'ouest d'Al Bab. Simple coup sans lendemain afin de sauver la face du sultan ou pièce d'un échafaudage bien plus vaste faisant suite à la rencontre Russie-Iran-Turquie et début d'un règlement du conflit syrien entre les trois boss ' Les Kurdes doivent regarder tout cela avec beaucoup d'attention et un brin d'inquiétude. Quant à la camarilla américano-européo-saoudienne, on ne lui a même pas demandé son avis... (A suivre)
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