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La mona et la monnaie



La mona et la monnaie
La monnaie donne, on le sait, un pouvoir colossal à ceux qui la contrôlent, et que si les citoyens reprenaient ce pouvoir, ils pourraient tout changer… C'est cette phrase qui l'a bercé avant son sommeil. Il a garé son fourgon J5 à l'intérieur de sa résidence aux grandes murailles. Il a mobilisé tous ses enfants. Du kbir au plus jeune. «Chargez-moi tous les chkaras qui sont au deuxième sous-sol», qu'il dit, le père, dans tous ses états. Des chkaras. Une fois le travail fait, il demande à ses gosses de l'accompagner. C'est un dimanche. Il gare, difficilement, au seuil de la banque centrale. L'aîné reste dans le fourgon et les autres se mettent à décharger et transporter les chkaras, pour les déposer dans une salle, derrière le guichet principal où une chaîne interminable s'impatientait. Qu'est-ce qui se passe ' C'est très simple. Subitement l'Etat a décidé de changer de monnaie. En une semaine, tous ceux qui avaient en leur possession des billets de banque se devaient de les déposer pour recevoir les nouveaux billets. Bien entendu, vu le volume, il a été reçu en solo. Et des compteurs de billets étaient mis à sa disposition, sous les yeux ahuris des agents, en faction. Ça y est les comptes sont faits et les liasses rangées.. Mais en avril, ordre était donné, à tous les directeurs d'agence bancaires, de demander les justificatifs justifiant l'origine du fric, quand la somme dépassait un certain plafond. «Allah ghaleb, lui dit le banquier. Si vous n'avait aucun justificatif, je ne peux vous échanger que ce qui est décidé par la tutelle, pour lutter contre l'informel.» Il se met à appeler, à gauche à droite, au centre, en haut, en bas. Rien personne ne pouvait rien. «Et tout ça que vais-je en faire, je ne vais, quand-même pas tapisser mes murs avec'. Il a téléphoné à sa raison mais elle ne répond plus. Il se met à hurler. Son épouse arrive… elle le secoue… réveille-toi omri… je t'ai préparé un bon petit déjeuner. Tout en sueur, il avale la mona, oublie la monnaie… en se remémorant la mort de « Boudiaf, l'assassinat du patron national de la police… Heureusement que ce n'était qu'un cauchemar.


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