La mendicité prend de l'ampleur

Les sentiments religieux sont plus forts durant le mois de Ramadhan. Les programmes télé spéciaux et les prières collectives dans les mosquées ne font que stimuler les sentiments de solidarité des jeûneurs avec les pauvres de leur entourage.
C'est à partir de là que le phénomène de la mendicité augmente durant ce mois sacré avec une progression remarquable et différente des autres mois. Bien que difficile de faire la différence entre la mendicité professionnelle, qui exploite les enfants, et la mendicité nécessiteuse des familles pauvres, la mendicité prend une ampleur particulière durant le mois sacré avec la progression remarquable du nombre de mendiants. C'est un mois qui change beaucoup d'habitudes et fait paraître des phénomènes typiquement ramadhanesques. Le phénomène de la mendicité ne déroge pas à la règle. Comme les prix flambent, les gens s'énervent, les programmes télévisés sont modifiés pour être remplacés par des émissions spéciales à caractère religieux, pour que les moins attachés à la religion retrouvent le désir de prier dans les mosquées, les mendiants, eux aussi, ont l'habitude d'établir des horaires de «travail» spécial ramadan. Le choix des lieux est aussi stratégique, les anciennes places publiques, les morgues, les sorties des restaurants et les arrêts de bus sont remplacés par les alentours des mosquées, des marchés populaires, des centres commerciaux et tous les magasins d'alimentation. Les mendiants sont plus nombreux en ce mois de Ramadan ; ils hantent les meilleurs lieux, choisissent les moments où les gens se dirigent vers les marchés et les magasins pour les achats. En vérité, le Ramadan est une période propice pour les mendiants, les jeûneurs touchés par la faim peuvent se mettre à la place de ceux qui souffrent durant toute l'année de la faim, surtout que l'ambiance générale du Ramadan est aussi à l'origine des prises de conscience liées aux questions religieuses. La mendicité n'est pas aussi simple que ça, car les vrais mendiants souffrent au fond d'eux-mêmes en tendant leur petite main pour ne pas mourir de faim, ils ne sont pas nombreux par rapport aux faux mendiants, mais il suffit de bien les regarder pour pouvoir différencier le vrai du faux.