La meilleure défense, c'est l'attaque '

Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, confronté à une contestation ininterrompue au sein de son parti, craint, de toute évidence, que ce mouvement obstiné de l'opposition interne finisse par l'évincer de son poste, comme c'est la tradition dans cette formation politique.Lui-même est arrivé à prendre la tête du FLN au bout d'une campagne de redressement qui a duré longtemps avant de réussir à démettre son prédécesseur, Abdelaziz Belkhadem. On comprend que Saâdani, voyant le danger partout, se mette à tirer sur tout ce qui bouge, n'hésitant pas à lancer des accusations, à droite, à gauche, tous azimuts, sur des personnalités connues, indépendamment de leurs statuts actuels, qu'elle soit mise à l'écart, à la retraite, et pourquoi pas, même encore en fonction. Il s'agit, pour lui, de prévenir ce qu'il croit être des menaces sur la position fragile et précaire qu'il occupe dans le FLN et qu'il doit défendre, et la meilleure stratégie, pense-t-il, est d'attaquer, ce qui n'est pas forcément vrai. Ainsi, on apprend par les médias, que Saâdani a commencé d'abord par accuser Abdelaziz Belkhadem de tenter de revenir par une autre porte en utilisant, comme cheval de Troie, la fronde conduite ouvertement par Abderrahmane Belayat, dont les rangs sont constamment grossis par de nouveaux déçus. Mais, comme Saâdani ne veut pas croire que Belayat est capable, seul, de mener ce mouvement, alors, par médias interposés, il lui est suggéré que les protestataires sont dirigés par un ministre en fonction qu'il se garde toutefois de citer et encore moins de pourfendre. Enfin, toujours selon les médias, il cherche à s'attaquer à un site électronique «appartenant à un responsable militaire», parce que ce site, a-t-on cru, a repris une information donnée par une source française et a aussi publié l'opinion d'un cadre du FLN le concernant. Lui-même ne se prive pas de donner son avis sur tout le monde, même s'il se sent, après-coup, obligé d'expliquer ses propos pour les nuancer.