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La "machine" Ugta en action



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Le siège de la Centrale syndicale
Tout porte à croire que ces sorties sont de nature à rassurer, à sensibiliser et au besoin à calmer les citoyens plongés dans une extrême incertitude économique.
Après un court intermède, l'Ugta secoue sa crinière, montre ses crocs et descend dans l'arène. C'est la «machine» Ugta qui entre en action dans un contexte économique, social et politique très particulier. Son patron, Abdelmadjid Sidi Saïd, est au summum de sa forme. Revigoré, il fait une rentrée fracassante pour entamer un grand périple à travers une quarantaine de wilayas dont 13 au Sud. Après Ouargla avant-hier, Sidi Saïd était à M'sila avant de marquer une pause à Boussaâda. Quoi de mieux que les portes du Sud pour sonder le terrain syndical, ce coeur battant de la société' Tout porte à croire que ces sorties sont de nature à rassurer, à sensibiliser et au besoin à calmer les citoyens plongés dans une extrême incertitude économique. De l'aveu même des plus hauts responsables du pays, les caisses de l'Etat sont vides et les horizons semblent bouchés. Un vent de panique souffle sur le pays. Tribun hors pair, Abdelmadjid Sidi Saïd trouvera le mot juste et la tonalité qu'il faut pour mobiliser et surtout maintenir cette paix civile acquise au prix des larmes et du sang. De ce point de vue, l'Ugta apparaît comme un acteur incontournable pour avoir arraché des acquis sociaux indéniables au profit des travailleurs. La Centrale syndicale va avoir du pain sur la planche, car son rôle de préserver les droits des travailleurs, l'équité sociale et de bannir les inégalités va devenir plus ardu. Partenaire social crédible, affranchi de tutelle politique, un bataillon de 2,1 millions d'adhérents, l'Ugta est aujourd'hui l'organisation la plus puissante, la plus structurée et la plus stable du pays. Une véritable machine qui carbure à plein régime pour produire de la stabilité dans un environnement national et régional électrisés. Ce rôle central que jouera la Centrale syndicale a été esquissé dès les premiers jours de la crise qui a éclaté entre le gouvernement Tebboune et le patron du FCE, Ali Haddad en juillet dernier. C'est Sidi Saïd qui est monté au créneau pour croiser durement le fer avec le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, lui rappelant qu'il faut s'en tenir au pacte économique de stabilité. Après le départ de Tebboune Sidi Saïd a rencontré le nouveau Premier ministre Ahmed Ouyahia avant de réunir quelques jours plus tard, soit le 13 septembre dernier, les présidents des organisations patronales, y compris Ali Haddad pour le FCE. Cette rencontre intervenait au lendemain de la réunion organisée par Ahmed Ouyahia avec les dirigeants du FLN, MPA et TAJ, en plus de ceux du RND. Placée, malgré elle, au coeur du jeu politique, l'Ugta n'a pas d'autre choix que de brandir ses atouts pour mieux négocier un nouveau deal social dans ce contexte économique difficile. L'Ugta, n'est-elle pas au centre des débats qui agitent le pays et les centaines de milliers de travailleurs qu'elle représente' Connectées à cette réalité, les structures de l'Ugta se sont réapproprié ce débat sans complexe, quitte même à brouter dans le champ politique, surtout dans sa démarche, le nouveau Premier ministre n'inclut pas les sorties sur le terrain contrairement à ce que faisait Sellal qui sillonnait l'Algérie. Pour mener à bien cette tâche, Sidi Saïd, fait tomber les peaux mortes et injecte du sang neuf dans les rangs de la Centrale. Aussi, il a entamé l'opération de réhabilitation des cadres syndicaux sanctionnés abusivement par l'ex-secrétaire national chargé de l'organique à l'Union nationale des travailleurs algériens Ugta, Tayeb Hmarnia. «On a eu des rencontres avec les militants des structures locales de l'Ugta et on a senti une parfaite osmose avec la base», confie un membre de la direction de la Centrale qui a fait partie du périple de Sidi Saïd. «Ce sont les vrais porteurs d'eau de l'Ugta. Et ils ont exprimé une adhésion sans faille aux dernières décisions du secrétaire général», a ajouté le même responsable. Pour rappel, Abdelmadjid Sidi Saïd a décidé de mettre fin à toutes les responsabilités et activités syndicales aux niveaux national et de l'Union de wilaya de Annaba de Hmarnia Mohamed-Tayeb et ce, depuis le 9 septembre dernier.





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