Algérie

La lutte des civilisations dans la conception islamique




La lutte des civilisations dans la conception islamique Selon la conception islamique, les relations humaines se fondent sur la connaissance mutuelle, la coopération et l’unité. L’homme se doit d’agir pour le bien de l’humanité et l’obéissance à Dieu, indépendamment des questions raciales et ethniques : Dieu dit à ce propos: «Ô vous les hommes, nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle. Nous vous avons constitués en peuples et en tribus pour que vous vous connaissiez entre vous. Le plus noble d’entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux d’entre vous». En terminologie coranique, la connaissance mutuelle revêt une signification beaucoup plus vaste. Ainsi Dieu a créé les êtres humains et les a constitués en peuples et tribus pour atteindre un but noble : celui d’établir des contacts entre eux et de se connaître.Le niveau suprême de ces relations étant l’échange du savoir et des connaissances avec tout ce que cela comprend comme valeurs profondes. Car l’écart entre les nations se rétrécit et les malentendus se dissipent à mesure que s’élargit le terrain d’entente et d’échange. En effet, la connaissance mutuelle a le pouvoir de conjurer les conflits et de dissiper les malentendus. Quant à la piété, deuxième pilier des relations humaines, elle consiste, comme disait le Cheikh Chaltout, que Dieu l’ait en sa Miséricorde, à "éviter tout ce qui est de nature à lui porter préjudice ou de l’empêcher d’accomplir les bonnes œuvres pour son bien ici-bas et dans l’au-delà. Dans ce contexte, la piété ne signifie pas l’accomplissement de quelques actes bien spécifiques, il s’agit comme nous l’avons dit d’une piété qui préserve l’homme du Mal et l’aide à atteindre autant que possible un certain idéal. La piété engendre le discernement et permet de faire le distinguo entre le Bien et le Mal, l’utile et le nuisible, crée la science et la force qui incite au travail utile et aux bonnes mœurs. La piété est assimilée à un arbre et le discernement est son fruit.".. Une conception aussi profonde et complète de la piété confirme l’importance de la coopération dans les rapports humains. Dieu dit: «encouragez-vous mutuellement à la piété et à la crainte révérencielle de Dieu. Ne vous encouragez pas mutuellement au crime et à la haine.» La connaissance mutuelle incite les hommes à s’entraider pour le bien et la piété en tout temps et dans tout espace afin d’atteindre au bonheur d’ici-bas et de l’au-delà. Quant à la haine, elle engendre le mal, corrompt la bonne morale, conduit aux guerres et aux conflits et attise le feu qui consume la civilisation humaine. Dans l’optique musulmane, luttes et antagonismes sont bannis au profit de l’émulation civilisationnelle qui, elle, relève de la volonté divine. Cela ne veut pourtant pas dire que la vie n’évolue que conformément aux valeurs du Bien, qu’elle est exempte de heurts, que l’homme vit dans le comble de l’idéal, que le Bien et le Mal ne se télescopent jamais. Ce que l’on entend par là, c’est que l’émulation désamorce la lutte, qu’à la longue, le Bien prend le dessus sur le Mal et les civilisations, au lieu de lutter les unes contre les autres, doivent communiquer, se compléter et entrer en concurrence. Le Très Haut dit: «Dieu parachèvera sa lumière en dépit des incrédules». Or, la lumière de Dieu signifie ici Volonté divine, foi en Dieu, défense des croyants, justice, vertu, bonne moralité, paix intérieure et paix sur terre. Ce sont là les ingrédients d’une civilisation qui œuvre pour le bien de l’humanité et ce, conformément au verset suivant: «Dieu est souverain en son commandement mais la plupart des hommes ne savent rien». Dans ce contexte coranique également, le commandement de Dieu signifie la volonté souveraine de Dieu qui instaure la paix, la justice, base de la civilisation qui assure le bien-être de l’homme et lui permet de créer et d’œuvrer pour le bien et de se développer sans se corrompre. Selon la conception islamique, la lutte est une réalité contingente, voire une exception à la règle civilisationnelle. Elle va à l’encontre de la sainte nature humaine et fausse l’interaction, base de la civilisation islamique et alternative au chaos intellectuel et politique qui prévaut dans le monde d’aujourd’hui. De plus, cette interaction est de nature à faire face à la multiplication de concepts erronés, d’idées parasites et d’analyses tendancieuses qui engagent la pensée mondiale et la politique internationale vers des sentiers dangereux, ce qui n’est pas sans menacer le présent et l’avenir de l’humanité.Propager l’idée de lutte ou de «choc civilisationnel» sert les intérêts de ceux qui veulent dominer le monde. Cette entreprise qui n’est nullement innocente ne sert aucunement les nobles objectifs propres aux valeurs constructives de la civilisation.   Dr Abdelaziz Al Tuwayjjri

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