
En Algérie, la cybercriminalité connaît une croissance alarmante, avec des milliers de cas signalés chaque année, particulièrement via les réseaux sociaux. Les escroqueries impliquant la carte Eddahabia d'Algérie Poste, comme le vidage de comptes postaux par phishing ou faux sites, touchent des citoyens ordinaires qui perdent souvent des sommes importantes. Selon des données récentes, plus de 2 700 affaires liées à la cybercriminalité ont été traitées de janvier à octobre 2024, marquant une hausse par rapport aux 2 400 dossiers de 2023. Malgré cela, de nombreuses victimes hésitent à porter plainte, par peur des représailles, de la stigmatisation ou d'un manque de confiance dans le système judiciaire. Cet article, basé sur une recherche approfondie, explore les moyens à disposition des citoyens arnaqués, des cas factuels, et des pistes pour une meilleure protection.
L'Algérie s'est dotée d'un arsenal juridique et opérationnel pour combattre la cybercriminalité. Depuis 1997, le pays a renforcé son dispositif, avec des lois spécifiques sur les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication (TIC). La loi n° 09-04 du 5 août 2009 relative à la prévention et à la lutte contre les infractions liées aux TIC définit les crimes cybernétiques, incluant l'escroquerie en ligne, le vol de données et le chantage.
Au niveau institutionnel, le Service central de lutte contre la cybercriminalité (SCLC) de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) joue un rôle clé. Créé pour traquer les cybercriminels, il traite des milliers de dossiers annuels et collabore avec des entités internationales. La Gendarmerie nationale gère également des cas, avec 5 130 affaires numériques recensées en 2023, dont 1 130 impliquant la carte Eddahabia. Algérie Poste, quant à elle, mène des campagnes de sensibilisation contre les fraudes sur les réseaux sociaux et via SMS frauduleux.
Récemment, des appels à moderniser le cadre législatif ont émergé. En juin 2025, le président de l'Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, a souligné la nécessité d'adapter les lois face à l'évolution rapide des menaces cybernétiques. L'Algérie participe aussi à des initiatives internationales, comme l'analyse du traité ONU sur la cybersécurité.
Les arnaques via les réseaux sociaux sont légion en Algérie. En 2023, la Gendarmerie a enregistré 5 130 affaires cybernétiques, avec une hausse de 15 % annuelle selon le lieutenant-colonel Hamri Touati, chef du SCLC. Parmi elles, les fraudes à la carte Eddahabia dominent : environ 22 % des escroqueries en ligne en 2025 concernent cette carte, via des faux sites ou phishing sur des plateformes comme Ouedkniss, Facebook ou Instagram.
Des cas concrets émergent des réseaux sociaux et des médias. Par exemple, en juillet 2025, Algérie Poste a alerté contre des utilisations frauduleuses de l'application BaridiMob, où des escrocs volent des données sensibles pour vider des comptes CCP. Un post sur X (ex-Twitter) datant d'août 2025 décrit des arnaques explosant, avec des offres d'emploi fictives et faux boutiques ciblant les jeunes, entraînant des pertes financières et vols d'identité. Un autre cas partagé sur X en septembre 2024 relate une victime escroquée de plus de 4 millions de dinars pour un faux voyage en Suède, via un contact sur les réseaux se faisant passer pour un ami.
En novembre 2024, des alertes sur X mentionnent des faux mails et SMS usurpant Algérie Poste pour "confirmer un colis" ou "payer une facture", menant à des vols via Eddahabia. Un thread sur X en août 2025 estime que seulement 15 % des victimes portent plainte, avec une augmentation de 40 % des cyberarnaques en 2024. Ces exemples montrent des pertes cumulées en millions de dinars, touchant surtout les 18-35 ans connectés (25,6 millions d'Algériens en ligne).
Malgré des milliers de cas, peu de victimes dénoncent. En 2015, seule une trentaine de plaintes pour piratage ont été déposées, souvent par peur ou honte. Les raisons incluent :
Des experts notent que les poursuites dépendent souvent d'une plainte formelle, sans laquelle l'action publique ne s'engage pas pour certains délits.
Les victimes disposent de plusieurs outils pour se défendre :
Pour éviter les arnaques : ne cliquez pas sur des liens suspects, utilisez des antivirus, et vérifiez les identités sur les réseaux. Algérie Poste recommande de ne jamais entrer de données Eddahabia sur des sites non officiels.
En conclusion, face à des milliers de cas non dénoncés, l'Algérie doit renforcer la sensibilisation et simplifier les plaintes. Les citoyens arnaqués ont des recours efficaces, mais le silence des victimes alimente le problème. Porter plainte n'est pas seulement un droit, c'est un acte civique pour freiner cette épidémie numérique. Si vous êtes victime, agissez vite : contactez les autorités et partagez votre histoire pour alerter les autres.
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Ecrit par : Rédaction