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La loi l'interdit !
Les consommateurs sont souvent obligés par les marchands de légumes à acheter des pommes de terre recouvertes de terre, des carottes, des navets et du fenouil avec leurs feuilles, les oignons et les cardes avec leurs longues tiges, sans savoir que la loi l'interdit. L'arrêté interministériel du 8 janvier 1994 relatif à la qualité et à la présentation des fruits et légumes frais destinés à la consommation, stipule dans son article 3 que les légumes frais, et même les fruits, mis à la consommation doivent être débarrassés de toutes les parties non comestibles. Sauf dans le cas où celles-ci sont nécessaires à la conservation et à la protection du produit. Un arrêté donc qui existe depuis 20 ans mais qui reste méconnu des consommateurs et ignoré des commerçants. « La faute incombe en premier lieu aux mandataires des marchés de gros. Ils achètent de chez les agriculteurs des légumes et des fruits sans les débarrasser au préalable de tout ce qui n'est pas comestible alors que cela pèse dans la balance », souligne le président de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc), Mustapha Zebdi. Les commerces de détail, à leur tour, achètent les produits agricoles chez les grossistes sans exiger la suppression des parties non comestibles. Résultat : le consommateur paie et pour le commerçant de détail et pour le commerçant de gros. « Vendre des produits avec leurs parties non comestibles, pour nous, c'est de la tricherie. Ni les commerçants de détail ni les commerçants de gros ne veulent perdre de l'argent. Mais cela ne les dérange pas que le consommateur débourse plus qu'il n'en faut pour des feuilles et des tiges qu'il jettera à la poubelle. C'est de l'escroquerie pure et simple », estime l'Apoc qui déplore la manque, voire l'absence de contrôle de la part des services concernés. Comment expliquer sinon la persistance de cette pratique au vu et au su de tous, et ce, malgré une réglementation qui l'interdit depuis deux décennies. « C'est au consommateur de réagir. Il doit connaître ses droits pour mieux se défendre. Cette pratique est hélas tellement courante que le consommateur la trouve normale. Or, c'est faux ! La balle est dans son camp. Ce serait difficile au début mais quand les commerçants, de gros ou de détail sauront que le consommateur ne veut plus se laisser faire, ils n'oseront plus lui imposer quoi que ce soit », assure le président de l'Apoc. Il espère tout de même que les services de contrôle rétabliront l'ordre dans le marché des fruits et légumes.


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