Algérie

La loi du chaos




La loi du chaos
Les prix des produits de consommation sont le centre d'intérêt de tous les Algériens - la majorité - qui doivent naviguer à vue dans la gestion de leurs budgets et dépenses. Car, les récifs sont nombreux. On n'a pas fini d'en contourner un que le deuxième surgit, puis un troisième, un quatrième' Il n'y a pas un produit que la pénurie et/ou la baisse de l'offre, provoquée ou conjoncturelle, aura épargné, provoquant ainsi la hausse de son prix à la vente. N'échappent à cette «loi» du marché que les produits subventionnés par l'Etat, la liberté des prix étant consacrée depuis 1995. Le consommateur est ainsi désarmé face aux distributeurs et commerçants qui régulent le marché et fixent les prix à leur convenance. Quant au ministère du Commerce, qui est censé assurer la régulation et l'organisation du marché, il en est réduit à produire des spots publicitaires demandant aux consommateurs de n'acheter que chez les commerçants qui affichent les prix ! Il envoie aussi des SMS donnant des conseils à la ménagère pour la congélation des aliments !! Et qu'en est-il de la qualité de la viande importée par des privés, du contrôle des stocks, de l'organisation du commerce de produits de consommation ' Il y a des textes de loi qui en parlent. Mais leur application en est encore au stade du v'u pieu. Sinon comment l'activité commerciale aurait-elle continué à s'exercer dans une telle désorganisation, qui, du reste, arrange bien les commerçants ' Des esprits plus doctes, analytiques et cartésiens pourraient dire qu'il est inapproprié, voire inconvenant, de parler de bouffe quand le pays doit faire face à des défis autrement plus importants. C'est peut-être vrai. Mais le drame est que le commerce n'est pas le seul secteur miné par la gestion approximative et l'improvisation. L'éducation est sinistrée. La santé se cherche encore. La recherche fait du surplace. Le tourisme est au stade embryonnaire. L'industrie tourne au ralenti. L'agriculture attend toujours les performances tant promises. L'habitat continue à être la cause de nombreuses émeutes' Et la liste s'allonge et peut englober presque tous les secteurs d'activité et de production, qui restent loin des niveaux de performance et d'excellence qu'ils pourraient atteindre s'ils étaient gérés comme l'exigent les règles de management et d'administration. Bien encadrés et dirigés, une bonne partie de ces secteurs pourrait non seulement satisfaire le marché national, mais également devenir concurrentiel à l'international. À bien y regarder, au final, l'Algérie apparaît comme le pays qui a toutes les caractéristiques et potentialités d'une économie émergente, mais une organisation et une structure d'un pays sous-développé, où la corruption, les passe-droits, le fait du prince, le cooptage, la médiocrité et l'absence d'obligation de résultats sont bien assis. C'est la variante algérienne de la loi de l'ordre dans le désordre, qu'on appelle aussi la loi du chaos.
H. G.
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