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La loi de 2011 sur la dépénalisation de l'acte de gestion, "complètement ridicule" (Me Brahimi)



La loi de 2011 sur la dépénalisation de l'acte de gestion,
La loi de 2011 sur la dépénalisation de l'acte de gestion est "complètement ridicule", a estimé lundi l'avocat et militant des droits de l'homme, Miloud Brahimi, appelant à revoir certains articles de cette loi."En 2011, le président de la République avait appelé solennellement à la dépénalisation de l'acte de gestion. Il en ait résulté, en août de la même année, une loi complètement ridicule, sous prétexte de dépénalisation qui est passée à côté, et j'assume la responsabilité de mes propos", a indiqué Me Brahimi sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne."Nous sommes arrivés, aujourd'hui, à confier à des magistrats, sans compétence en matière de gestion économique, le soin de statuer sur la liberté des gens, parce qu'ils auraient mal géré quelque part", a-t-il déploré, tout en considérant que la commission, installée à ce sujet au niveau du ministère de la Justice était "incompétente"."Les commissions ne sont pas faites pour régler les problèmes, mais pour les éluder", a-t-il soutenu."Qu'on arrête d'amuser la galerie avec les commissions. Il faut revoir certains articles de cette loi réformée", a-t-il recommandé, faisant observer une "inflation de textes qui dépassent le stade de la corruption", et dont la lecture est "tellement difficile qu'elle tend à condamner des gens qui n'ont rien à se reprocher dans ce terrain".Il s'est également demandé "pourquoi un juge a le droit de se tromper, mais ne reconnaît pas le droit à un opérateur de commettre une erreur '".Interrogé, d'autre part, sur la présomption d'innocence, Me Brahimi a estimé que celle-ci est devenue une "présomption de culpabilité" et que "la détention préventive renvoie à des condamnations parfois excessives sans rapport avec l'importance de l'infraction commise"."A l'heure où nous parlons, des gens sont détenus à titre préventif depuis plus de 5 ans sans qu'ils soient jugés", a-t-il relevé, déplorant qu'un principe constitutionnel "aussi important" que la présomption d'innocence "ne soit pas respectée".Il a expliqué que la détention préventive est devenue une "véritable condamnation préventive", précisant que lorsqu'il y a "détention préventive abusive, le juge a tendance à condamner pour couvrir la détention préventive qui précède la détention définitive", a-t-il mentionné.Me Brahimi a ajouté que les textes de loi "n'ont pas besoin d'être spécialement amendés. Ils sont bons et c'est beaucoup plus une question d'état d'esprit que d'application des textes", a-t-il souligné.Pour ce faire, il a plaidé pour que les magistrats "soient formés non seulement techniquement, mais aussi moralement pour qu'ils comprennent l'importance de la liberté du citoyen".


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