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La loi, c'est la loi !



La loi, c'est la loi !
La non-utilisation des constantes nationales à des fins de propagande partisane a été clairement énoncée dans la loi fondamentale. Arabité, islamité et amazighité, ce triptyque commun à tous les Algériens, doit de ce fait être soustrait à toute surenchère et manipulation. Cependant, l'instruction du ministère des Affaires religieuses aux imams de consacrer leur prêche de ce vendredi à la sensibilisation des fidèles autour de la participation aux prochaines législatives est loin de faire l'unanimité. Au sein même de la corporation des imams, chacun y va de sa propre «fetwa».Alors que certains considèrent que l'appel de Mohamed Aissa ne ferait que semer la «fitna», sachant que le vote, tout comme l'abstention, est un droit consacré par la loi, d'autres, au contraire, voient le recours aux imams sous un autre angle : celui de la sensibilisation des citoyens pour l'accomplissement d'un acte civique, loin de toute implication politicienne. Mais, recourir aux mosquées pour sauver la République d'une éventuelle abstention massive est surtout symptomatique du malaise qui ronge la classe politique, qui semble être à court d'arguments pour sensibiliser son auditoire. Quand un leader de parti prédit une victoire «écrasante» lors du prochain scrutin, allant jusqu'à s'approprier l'indépendance nationale, fruit de sacrifices de tout le peuple, toutes tendances politiques confondues, l'on doit se demander comment ceux qui sont censés faire respecter la loi sont les premiers à la bafouer 'Il y a aussi ceux qui continuent, commémoration du Printemps amazigh oblige, à faire de la question identitaire leur cheval de bataille. En somme, le recours de la classe politique aux constantes nationales pour «meubler» ses discours de campagne, est révélateur de son impuissance à présenter une alternative fiable et viable. Aux antipodes des préoccupations du peuple, la plupart des partis - en particulier les «saisonniers» - font feu de tout bois, quitte à se faire griller.En somme, l'Algérie qui est sortie d'une décennie douloureuse, doit retenir les leçons de son apprentissage démocratique.L'utilisation des composantes de l'identité nationale et de l'histoire à des fins politiques, ne fera que nuire à la cohésion sociale.C'est la raison pour laquelle l'appel du ministère des Affaires religieuses aux imams - aussi noble soit-il - pourrait être détourné de son objectif initial, et partant, ouvrir la voie à toutes sortes de dérapages. La politique est avant tout l'apanage des politiciens qui doivent songer d'ores et déjà à repenser leurs stratégies.
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