La liste et la magouille

En principe un personnage intronisé sur une listeélectorale comme  «tête» est censé êtrele maire en fait d'APC ou président d'APW, s'il s'agit de liste APW. La réalité commence dansquelques endroits reculés à nous décrire le contraire. Ainsi, certainscandidats mal placés ou en traîne de liste, dès l'annonce préliminaire desrésultats corroborant la victoire de leur parti, nourrissaient le rêve decaresser avant trépas les grâces vertueuses à leur sens du calfeutrage desbureaux aux portes capitonnées et les faveurs du portable ou l'aisance deconduire une limousine municipale.N'étant pas tête de liste, par conséquent n'ayant pas étéla dynamique qui avait engendré dans son sillage la récolte de voix permettantd'atteindre le coefficient électoral voulu pour l'obtention d'une majoritérelative, certains caciques encore nostalgiques d'un régime dépassé et obsolètefournissent des efforts monstrueux en créant la zizanie au sein du groupe élu. D'autrestentent de faire dans l'alliance contre nature. Quand deux projets de sociétédivergents en théorie, la pratique de l'acte politique, semblent-ils nousdémontrer, est apte à les rendre faisables et potables. Tous les états-majorsde partis s'attellent à redéfinir les contours d'une coalition où de probablesalliances allant vers une participation active dans les exécutifs respectifscommencent à voir le jour faisant fi de l'orientation du vote et des voix desélecteurs patentés.Chez le FLN, le secrétaire général vient d'adresser uneinstruction de principe consacrant que la présidence des assemblées populairesrevient de droit au « tête de liste ». Or le code communal stipule que « laliste majoritaire se réunit dans les huit jours qui suivent le scrutin et désigneen son sein son président ». Qu'à cela ne tienne. Le parti unique restetoujours caractérisé par la rébellion en fait d'intérêt et d'individualismegrossier et grégaire. Quelques pontes installés à Alger mais jouissant desdestinées parlementaires de l'une des contrées de l'Algérie profonde s'essayent à placer leurs poulains aux postes decommandement communaux. Ils déroutent le sens électoral. Ils font dudétournement des élections de leur destination privilégiée plus qu'une tactiquede coulisses ou de congrès. Ils veulent récupérer, sans se soucier, ce que lesautres ont réussi à réaliser.Ce scénario est à signaler dans un patelin à l'ouest dupays, mais aussi à son est dans un immense chef-lieu, là où le 8 mai 1945 n'apu encore stigmatiser la magouille ou bannir les députés importés et imposésd'un collège semblable à celui des coopérants techniques. Faire un mandat ets'en laver les mains.