Algérie - Revue de Presse


Entre Belkhadem et Barnier, deux sons de cloche différents sur la question du Sahara-Occidental, le premier mettant en exergue le droit à l?autodétermination des Sahraouis, le second y voyant une question aussi maroco-algérienne, bien que renvoyé poliment par son homologue algérien aux résolutions onusiennes. Les Algériens doivent faire leur deuil sur l?éventualité même minime que les Français en viennent un jour à saisir la nature essentiellement coloniale du dossier du Sahara-Occidental et, par voie de conséquence, à lâcher sur ce dossier la monarchie marocaine. Car plus qu?un « partenariat exceptionnel et durable » - ce modeste objectif assigné aux futures relations algéro-françaises -, il y a entre Paris et Rabat un « lien stratégique » puissant, le même qui existe entre le Maroc et les Etats-Unis,et d?autres pays développés, dont l?Espagne. Depuis fort longtemps, à l?égard du Maroc, ces nations ont fait leur choix, dicté par l?histoire, la géostratégie et l?idéologie. Il en a été autrement à l?égard de l?Algérie, pays, un temps, totalement rejeté, car imprégné de « socialisme » et de « tiers-mondisme » qu?incarnait le président Boumediène vu par l?Occident, au temps de la guerre froide, comme une tête de pont du monde soviétique. Les choix algériens du monopartisme politique et de l?économie étatisée n?avaient pas arrangé les choses,tout comme la « gestion » de l?intégrisme religieux et du terrorisme durant la décennie 1990 : un embargo international a été décrété sur l?Algérie au motif qu?il y avait eu dans le pays violence institutionnelle contre une « oppositionarmée ». Si le 11 septembre 2001 a quelque peu réhabilité l?image de l?Algérie, il reste que globalement et par rapport à son voisin de l?Ouest - et celui de l?Est -, le pays reste assez mal vu, son élite politique et sa société toujours soupçonnées de véhiculer de l?antioccidentalisme primaire. Ce qui, ces derniers temps, a rendu « fréquentable » le pays, c?est son vaste marché intérieur, ses hydrocarbures et ses devises. Les délégations étrangères qui se succèdent à Alger ne voient dans le pays que les bonnes affaires. Elles sont enclines pour cela à fermer les yeux sur les atteintes aux libertés et aux droits de l?homme, et d?autres choses encore, mais sans aller jusqu?à partager certains points de vue diplomatiques du pays hôte. C?est leur ligne rouge, celle au-delà de laquelle elles se mettront en porte-à-faux avec leurs options stratégiques. Le dossier du Sahara-Occidental en est la meilleure preuve.





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