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La Libye va remettre à la Tunisie une centaine de terroristes de Daech


La Libye va remettre à la Tunisie une centaine de terroristes de Daech
Les autorités libyennes ont annoncé leur intention de remettre 400 terroristes «daechiens», prisonniers à Tripoli, à leurs pays d'origine (Maroc, Egypte et Tunisie, notamment).Le lot tunisien s'élèverait, selon des sources du ministère libyen de l'Intérieur, à une centaine de terroristes. «Au départ, nous avions rencontré des difficultés à trouver un vis-à-vis en Tunisie pour discuter de ce transfert.Mais maintenant, les autorités tunisiennes collaborent», poursuit la même source, qui ne donne pas la date exacte de ce transfert. Côté tunisien, les autorités préfèrent la prudence et ne s'étendent pas sur la question.Il est clair que ces démarches se déroulent dans la discrétion pour des raisons sécuritaires, selon Tunis. On murmure que ces terroristes seraient répartis sur 4 ou 5 prisons tunisiennes, comme c'est le cas maintenant. «La Tunisie compte déjà près de 1200 détenus pour des actes terroristes», révèle Olfa Ayari, secrétaire générale du Syndicat des agents de l'administration pénitenciaire.Le ministre de la Justice, Omar Mansour, a déclaré, la semaine dernière aux médias, que «95% des détenus pour des actes en rapport avec le terrorisme ne sont pas mélangés avec les autres prisonniers». C'est dire que les autorités tunisiennes sont conscientes du danger représenté par ces terroristes, même emprisonnés.Risques d'embrigadementOlfa Ayari a attiré l'attention sur le mélange constaté entre les prisonniers de droit commun et ceux impliqués dans des actes terroristes. «Cela ouvre la voie à l'embrigadement des délinquants par les terroristes, comme c'est le cas pour plusieurs terroristes notoires comme Ahmed Rouissi ou Kamel Zarrouk, impliqués dans les assassinats de Chokri Belaïd ou Mohamed Brahmi», souligne la syndicaliste pénitentiaire.La question de l'impact des terroristes dans les prisons tunisiennes se pose déjà avec acuité, depuis des années, remarque-t-elle. «Ahmed Rouissi était condamné pour charlatanisme et Kamel Zarrouk pour trafic de drogue.C'est en prison qu'ils sont devenus adeptes du concept terroriste», affirme la syndicaliste, pour qui «la prison a transformé ces délinquants en terroristes et il faut prévenir cette contagion».Par ailleurs, l'organisation interdite Ançar Charia a publié, il y a quelques mois, un communiqué vantant le rôle des prisons dans le recrutement des adeptes de ce groupe terroriste. «On trouve dans les prisons ce qu'on ne trouve pas dans les mosquées, comme des cercles d'apprentissage du Coran et d'explication des paroles du Prophète», dit le communiqué, qui explique comment «plusieurs délinquants sont revenus dans le droit chemin à l'intérieur des prisons».Difficultés de séparationLes statistiques montrent que la population carcérale, en Tunisie, tourne autour de 20 000 détenus répartis dans 27 unités pénitenciaires.La surpopulation carcérale demeure le problème majeur des prisons et centres de détention préventive en Tunisie, a conclu un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme (HCDH). «Cette surpopulation dépasse, parfois, 150% de la capacité d'hébergement dans certaines prisons», précise le rapport intitulé «Situation des prisons en Tunisie entre standards internationaux et réalité», dont les résultats ont été publiés par le bureau du HCDH à Tunis.Ce taux de surpopulation est évalué à 150,6% dans la prison de Kasserine, 138,2% dans celle de Kairouan et 115,6% dans celle de Messaadine (Sousse), indique le rapport. La consommation de drogue demeure, certes, l'un des délits les plus recensés à l'origine de l'emprisonnement, malgré les mises en liberté conditionnelle de centaines de personnes emprisonnées pour ce délit. Mais avec près de 1200 détenus, le terrorisme est un risque évident pour la population carcérale. L'arrivée de ces terroristes en provenance de Libye constitue un nouveau casse-tête pour les autorités pénitentiaires.




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