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La législation du travail bafouée



La législation du travail bafouée
Des centaines de cas de refus de déclaration aux assurances sociales et de non-respect du SNMG dans les salaires de la part des employeurs aboutissent dans les structures judiciaires quand une carence est constatée lors des réunions de conciliation tenues sous l'égide de l'inspection du travail.Avant cette étape extrême, des entrepreneurs, des commerçants et des investisseurs usent souvent de moyens peu orthodoxes dans la gestion des carrières de leurs employés. Les témoignages recueillis, ci-après, dénotent d'une volonté délibérée à ne point se conformer aux textes légaux qui régissent les relations de travail et mettent à nu des complicités certaines à plusieurs niveaux.B.Yacine trime jusqu'à 10 heures/jour dans une pizzeria en contre- partie de 14 000 DA et il n'ose pas demander à son employeur son inscription à la CNAS, sous peine de subir le sort de tous ceux qui sont partis sans avoir réussi à faire valoir leurs droits. Les secteurs du bâtiment et de l'agriculture sont les deux autres zones de non-droit, où toutes les infractions sont commises sous un silence inquiétant et une absence inexpliquée des instances de contrôle locales.«Ce sont ceux-là mêmes qui parlent de désertion de la main-d'?uvre locale qui sont à l'origine du marasme socio-économique de la wilaya, et leurs alliés parmi les structures de contrôle y sont impliqués par leur sélectivisme dans le choix des employeurs à réprimer», a déclaré à El Watan une source proche du secteur de l'emploi. Aucune visite inopinée fiable, ni une quelconque opération d'envergure dans ce domaine n'ont été enregistrées depuis plus d'une décennie.Cette même situation est vécue par les travailleurs des nouvelles unités de production et de transformation implantées à travers les différentes communes de la wilaya sous un pompeux intitulé d'«investissement générateur de postes d'emploi». Seif-Eddine est employé dans une entreprise privée de production au niveau de la zone industrielle de Souk Ahras. S'il perçoit mensuellement l'équivalent du SNMG et s'il ne se plaint guère des cotisations sociales, il est convaincu qu'il n'est pas mieux loti que les autres.«Officiellement je suis un transporteur de marchandise qui s'occupe aussi des tâches suivantes : le nettoyage de l'usine, les sanitaires compris, le gardiennage de jour comme de nuit, les activités domestiques?et nous sommes parfois appelés à cotiser pour l'achat de tel ou tel objet que nous ne voyons jamais», a-t-il affirmé.Des employeurs qui ont plus d'un tour dans leur besace et qui savent contourner la réglementation en vigueur sont aussi présents en force du côté de certaines professions libérales, notamment les cabinets d'avocats, souvent épargnés par les contrôleurs de la CNAS, et ceux de l'inspection du travail, pour on ne sait trop quelle raison. C'est au moins ce qui a été constaté par notre source, statistiques en main.
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