La langue de bois ne se mange pas en salade

Il serait présomptueux de dicter des règles de conduite à un homme politique en exercice, quel qu'il soit. En principe, il possède au moins dans l'arsenal argumentaire les mots appropriés pour décrire une atmosphère glacée, chargée de bourrasques, de pluies toxiques, autrement de temps cléments favorables à la promenade et à la douceur de vivre.Sinon, notre homme nous avertirait, en cas de canicule, d'éviter, lorsque le soleil est à son zénith, qu'il serait préférable de rester à l'ombre. De boire, le cas échéant, beaucoup d'eau pour compenser ce que le corps a perdu en transpiration. L'exercice de la politique est un métier nécessitant une immense culture générale, embrassant tous les secteurs, parmi eux, nous rappellerons la diplomatie, et le strict respect des règles protocolaires. Les révélations d'un homme politique algérien, rompu à l'exercice des hautes affaires étatiques depuis plus de vingt ans, vient de faire une déclaration accusant ouvertement la France, et surtout le Maroc, selon l'article paru dans Le Soir d'Algérie, en page 3, dans son édition du 22 février, reprenant le contenu d'un entretien qu'il a accordé au journal arabophone «El Khabar», d'être les auteurs de troubles en Algérie. La main de l'étranger est, encore une fois, évoquée, lorsque des manifestations perturbent la quiétude citoyenne. Selon le haut responsable, «l'implication de la main de l'étranger... a été détectée avec des preuves matérielles à l'occasion de certains évènements», et de poser les questions-réponses sur les coupables qui financent, et qui hébergent à partir de leurs territoires le Mouvement autonomiste de la Kabylie, ainsi que le Mouvement autonomiste du M'zab. Le ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, et secrétaire général du RND a pris soin de ménager les deux Etats que sont la France et le Maroc, en précisant que ses « ...propos ne doivent pas être interprétés comme étant une accusation à l'encontre du palais présidentiel en France, ou du palais royal au Maroc. Mais ce sont des milieux, dans ces deux pays respectifs, qui ont intérêt à voir des troubles provoqués dans notre pays, et ce qui est regrettable, c'est le fait de voir des fils de mon pays répondre favorablement à l'appel à la grève à Béjaïa sans même situer son origine». Globalement, à la lecture de l'entretien faisant référence aux dernières manifestations qui se sont déroulées à Bejaïa, il apparaît que les Algériens ne sont pas plus avancés sur l'identité des commanditaires responsables des troubles à l'ordre public, quoiqu'ils les connaissent, par les canaux qu'offrent aujourd'hui les réseaux sociaux et certains médias, mais, ils ne seraient pas dupes de se laisser embrigader par une grossière manipulation. Les Algériens sont aujourd'hui matures, au point de distinguer leurs ennemis de leurs amis. Ce qui les dérange, serait plutôt la langue de bois, et la dissimulation des preuves auxquelles ils n'ont pas accès, car en matière de nationalisme, rien en eux n'a été érodé lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts suprêmes de la patrie.