Algérie

La jurisprudence des priorités au niveau des actes cultuels



La jurisprudence des priorités au niveau des actes cultuels Ainsi, si le pèlerinage surérogatoire occasionne du tort ou des dommages à d’autres Musulmans, alors il faut savoir que Dieu a montré d’autres voies au Musulman, par lesquelles ce dernier peut se rapprocher de Dieu sans causer du tort à autrui. Il y a ainsi la charité pour les pauvres et les nécessiteux. Cela est d’autant plus valable avec les proches parents. Le hadith dit en effet: «La charité faite à un pauvre est considérée comme une charité. Faite à un proche parent, elle est considérée comme une double charité : une charité et un entretien des liens de parenté.» (rapporté par Ahmed, At-Tirmidhî, An-Nasâi, Ibn Mâjah et Al-Hâkim d’après Salmân Ibn `Âmir As-Sayfî, avec une chaîne de narration authentique). Il se peut même que l’entretien financier de ses proches parents devienne obligatoire pour le Musulman, s’il vit dans l’aisance alors qu’eux vivent dans la gêne. Il en est de même avec les pauvres parmi les voisins. A ces derniers revient en effet le droit du bon voisinage, après le droit que leur confère leur qualité de Musulmans. L’aide qui doit leur être fournie peut là aussi atteindre le degré de l’obligation. Celui qui n’observe pas cette obligation aura commis un péché. Le hadith dit en effet: «N’est pas Croyant celui qui passe la nuit le ventre plein alors que son voisin, à côté de lui, a le ventre vide.» (rapporté par At-Tabarânî et Abou Yaâla,, d’après Ibn Abbâs ; rapporté également par Al-Hâkim d’après Aïcha et par At-Tabarânî et Al-Bazâr d’après Anas, avec quelques différences de tournure). Il y a aussi les dépenses pour les associations religieuses, les centres islamiques, les écoles coraniques, les fondations socio-culturelles s’appuyant sur l’Islam. Toutes ces associations pataugent dans une confusion générale, faute de moyens financiers et humains. A l’inverse, les fondations évangélistes trouvent des fonds se comptant par centaines de millions de dollars, de livres ou de toute autre devise. Ces fonds leur sont collectés pour qu’elles réussissent dans leur travail de parasitage de l’Islam, de déchirement de l’unité des Musulmans, et dans leur tentative d’extirper le Musulman de l’Islam, voire de le convertir au Christianisme. L’important est d’ébranler sa foi même s’il demeure sans religion. L’échec d’un grand nombre de projets islamiques n’est pas dû à l’insuffisance des ressources musulmanes. Car il existe certaines régions du monde musulman qui figurent parmi les pays les plus riches du monde. Cet échec n’est pas dû non plus à une faible proportion de Musulmans désireux d’accomplir le bien. Mais le fait est qu’un grand nombre de dons et de dépenses ne sont pas placées à bon escient. Si ces centaines de milliers de personnes qui partent en pèlerinage surérogatoire amassaient l’argent qu’ils dépensent au pèlerinage, pour mettre sur pied des projets islamiques ou pour aider les projets déjà existants, si tout cela était organisé convenablement, les fruits de ces efforts retomberaient incontestablement sur l’ensemble des Musulmans. C’est ce que je conseille aux frères pratiquants et dévoués qui s’efforcent de renouveler le pèlerinage chaque année. Je les invite à se contenter des pèlerinages qu’ils ont déjà acquis, et s’ils veulent absolument recommencer, qu’ils le fassent tous les cinq ans. Ainsi, ils en retireront deux avantages grandement rétribués: Orienter l’argent qu’ils auront économisé vers des actions caritatives, vers l’appel à l’Islam et vers le soutien des Musulmans où qu’ils se trouvent dans le monde, sans oublier les minorités opprimées. Laisser la place aux autres Musulmans qui viennent des quatre coins de la Terre et qui n’ont pas encore accompli leur premier pèlerinage qui, lui, est obligatoire. Ces derniers ont en effet plus de droit à assister au pèlerinage que ceux qui l’ont déjà accompli. Par ailleurs, nul savant ne contestera que l’abandon de la surérogation avec l’intention de faire de la place à ces Musulmans précités et réduire ainsi l’affluence au pèlerinage de manière générale, nul savant ne contestera que cela constitue une œuvre pie rapprochant de Dieu et qui trouvera pleinement sa récompense auprès de Lui. «Chaque individu récoltera le fruit de ses intentions».   Suite et fin Cheikh Youcef El Qaradaoui
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