Algérie - A la une



La jungle en ville
Les gardiens de parking, qui délestent les automobilistes dans la journée au centre-ville, au su et au vu des autorités publiques, poursuivent leur besogne la nuit.Le problème de stationnement à Alger ne se limite pas au centre-ville, ni aux heures de pointe. Le problème se pose à longueur d'année, au grand dam des habitants contraints de payer les droits de stationnement la journée, mais aussi la nuit. Les gardiens de parking, qui délestent les automobilistes dans la journée au centre- ville, au su et au vu des autorités publiques, poursuivent leur besogne la nuit. Même au sein des quartiers et des cités où ils s'imposent comme un mal nécessaire. «Si tu paies les droits de parking, ton véhicule n'est pas en sécurité à 100%, mais si tu tiens tête aux jeunes gardiens, ta voiture est automatiquement prise pour cible», révèle un habitant de Bab El Oued. Ces gardiens de parking, ajoute un autre citoyen, «créent le besoin pour susciter la demande».Ainsi, Alger se transforme, la nuit tombée, en un illégal parking géant, sans que cette situation ne fasse réagir les services de sécurité, encore moins les autorités locales.Le drame, aucune commune n'est épargnée.«A Hydra, on paye jusqu'à 1500 DA par mois pour stationner de nuit à l'intérieur même des cités. Certains gardiens assurent la surveillance à partir de leurs maisons. Il n'y a aucune garantie, puisqu'ils ne disposent d'aucune autorisation. Cela permet, quand même, de dormir avec un semblant de sentiment de sécurité», raconte un habitant. A la cité les Bananiers, un résidant a indiqué que les habitants de l'îlot qu'il habite payent chacun 600 DA par mois, qu'ils remettent à des jeunes assurant le gardiennage la nuit. Il reconnaît que ces agents autoproclamés veillent la nuit jusqu'au matin et assurent le gardiennage à l'aide de chiens.«Aucun incident ne s'est produit. N'empêche qu'ils travaillent illégalement, ce qui n'est pas pour inspirer confiance», indique notre interlocuteur. Sur les hauteurs d'Alger, un habitant d'une cité résidentielle d'El Achour confie que le problème n'épargne pas cette municipalité.«A quelques pas de ma maison, un parking a été imposé, le stationnement est obligatoirement payant de jour et de nuit.»Des citoyens, qui relèvent l'absurdité de cette situation, ont souligné que l'absence des autorités publiques a permis à des jeunes chômeurs, voire des voyous, d'imposer leur diktat et de racketter les automobilistes même devant chez eux. Le pire, apprend-on, est que de nombreux cas de vol ont été enregistrés dans ces mêmes parkings, sans que les pseudo gardiens n'aient à rembourser quoi que ce soit.D'ailleurs, certains d'entre eux n'hésitent pas à aller dormir aussitôt l'argent empoché. En fait, en plus du paiement par mois, les parkingueurs acceptent d'assurer la surveillance pour une nuit, moyennant 50 à 100 DA, voire plus.Faute de lieux de stationnement et de parkings réglementaires, de nombreux citoyens «sollicitent» ces gardiens de parking et leur donnent des pots-de-vin pour leur réserver une place. «Dans certaines rues du centre d'Alger, très tôt le matin, tous les espaces sont squattés à l'aide de bacs à ordures, de pierres ou autres objets. Les gardiens de parking n'ont de compte à rendre à personne, ils sont au service des bons payeurs», nous dira un résidant de la rue Bouzrina. Il est à préciser, par ailleurs, que la décision de la wilaya d'Alger de régulariser tous les parkings anarchiques et de doter les gardiens de gilets et de badges est tombée à l'eau.Ce projet aurait pu permettre au moins de savoir à qui on a affaire. «Dans l'état actuel des choses, on pourrait payer et remercier un voleur, déguisé en un gardien de parking», ironise un habitant, ayant été victime du vol de son véhicule.







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