Algérie

La hiérarchie de l’Etat «irritée» au plus haut point



L’effet «boomerang» des déclarations de Soltani En affirmant mordicus détenir des dossiers de corruption impliquant des hauts responsables de l’Etat, Aboudjerra entendait, fondamentalement, tirer deux dividendes politiques de cette «révélation»... Primo, allumer un contre-feu à la rumeur le donnant comme partant du gouvernement, dans le cadre du prochain remaniement; secundo, se rabibocher avec sa base, dans l’optique des futures échéances électorales. Le coup est a priori raté, car ses déclarations ont provoqué un effet boomerang. Nous croyons savoir, de bonnes sources, que le président de la République, dont il est le représentant personnel, faut-il le rappeler, et la hiérarchie militaire sont «irrités» au plus haut point par les propos du premier responsable du MSP qualifiés d’»irresponsables». Evidemment, les deux parties l’ont fait savoir par des canaux détournés. Ce qui n’est pas le cas des partis politiques qui ont descendu en flammes Aboudjerra. A l’exemple de la première dame du PT qui estime que ce genre de déclarations est de nature à exacerber la crise de confiance qui existe entre les citoyens et les institutions de la République. De son côté, Miloud Chorfi, porte-parole du RND et voix autorisée de Ahmed Ouyahia, accuse le patron du MSP de «verser dans le populisme et d’anticiper sur les prochains rendez-vous électoraux». Le porte-parole du FFS, avec une pointe d’ironie, affirme, à propos des déclarations de Aboudjerra, que «c’est l’hôpital qui se moque de la charité». En vérité, les propos du chef du MSP sont loin d’être une sortie spontanée. Ils s’inscrivent, au contraire, dans une logique de surenchère politique visant à caresser la base du parti et, au-delà, ses sympathisants, dans le sens du poil. Il y a quelques jours, il avait déclaré que son parti était sur le point de présenter un texte à l’assemblée, dans lequel, il demanderait, ni plus ni moins, que «l’application de la constitution». Comment? En procédant à l’arabisation totale des institutions. Tout en sachant que cet objectif relève du domaine de l’impossible, comme ont dû se rendre compte les ministres du MSP, confrontés à la dure réalité du terrain, Aboudjerra ne s’est pas gêné de le brandir. Mais comme sa sortie médiatique à ce sujet n’a pas suscité l’écho escompté, même de la part des parties traditionnelles qui s’emballent sur le dossier, Aboudjerra a sorti la semaine passée un deuxième lapin de son chapeau. L’interdiction de production et d’importation des boissons alcoolisées. Encore un serpent de mer que les islamistes font ressurgir au détour de chaque rendez-vous électoral. «Nous allons déposer prochainement un texte à l’assemblée pour demander l’interdiction d’importation et de production des boissons alcoolisées, en espérant que les autres formations, qui partagent les mêmes valeurs que nous, soutiendront cette démarche», avait-il déclaré à l’Associated Press. Tout en sachant que ce projet n’a aucune chance d’aboutir, pour des raisons de pragmatisme économique et pour les engagements internationaux de l’Algérie, notamment avec l’UE et l’OMC, le patron du MSP fait dans la posture politicienne, avec le fol espoir de faire prendre encore pour les âmes candides des vessies pour des lanternes.



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