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La Havane se pose en fer de lance de la lutte contre Ebola



La Havane se pose en fer de lance de la lutte contre Ebola
En dépit de ses difficultés économiques et de ses maigres moyens, Cuba s'est projeté à l'avant-garde de la lutte contre le virus Ebola en dépêchant un important contingent en Afrique de l'Ouest au moment où les grandes nations laissent généralement la main aux humanitaires. C'est aussi à Cuba que se tiendra demain le premier sommet régional consacré au virus, en présence des neuf chefs d'Etat de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba), qui comprend notamment le Venezuela, l'Equateur, la Bolivie et le Nicaragua. En dépit de plusieurs cas suspects, l'Amérique latine n'a pas encore été officiellement touchée par le virus de la fièvre hémorragique. Mais Cuba a été le premier Etat à se montrer concerné et a engagé une aide médicale significative en Afrique de l'Ouest, perpétuant sa tradition médicale internationaliste. Un contingent de 165 médecins et personnels de santé cubains est parti début octobre vers la Sierra Leone, alors que 296 autres personnels sont attendus prochainement au Liberia et en Guinée voisins. Les effectifs médicaux cubains constituent le plus grand contingent dépêché par un Etat pour combattre Ebola. Une initiative largement saluée par l'ONU, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et plusieurs associations humanitaires, alors que les grandes nations se contentent actuellement de contributions financières et de mesures de protection frontalières. Sur le terrain, ils laissent les humanitaires et agences onusiennes tenter de juguler l'épidémie, à l'exception notable des Etats-Unis qui ont dépêché sur place une aide militaire d'envergure (4.000 soldats prévus). «Cuba prend la tête de la lutte contre Ebola en Afrique alors que l'Occident s'inquiète pour la sécurité à ses frontières», regrettait dimanche dernier le grand quotidien britannique The Observer. Rompant avec l'habituel ton peu amène envers Cuba, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a lui-même adressé vendredi des remerciements à Cuba pour son aide dans la lutte internationale contre le virus. Selon le dernier bilan de l'OMS, la fièvre hémorragique a fait 4.555 morts sur 9.216 cas enregistrés dans sept pays (Liberia, Sierra Leone, Guinée, Nigeria, Sénégal, Espagne et Etats-Unis), et l'organisation onusienne craint une envolée du nombre de contaminations. «La tâche de ceux qui partent combattre Ebola pour la survie d'autres êtres humains est difficile, au péril même de leur propre vie», dramatisait le 4 octobre l'ex-président Fidel Castro dans la presse locale. Depuis 1960, date à laquelle Cuba avait envoyé pour la première fois un contingent de médecins après un tremblement de terre au Chili, le régime communiste des frères Fidel et Raul Castro a dépêché pas moins de 135.000 effectifs médicaux à travers le monde. Aujourd'hui encore, quelque 50.000 médecins et personnels de santé effectuent des missions dans 66 pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie, selon le ministère cubain de la Santé. Depuis la chute du bloc soviétique, l'aide dans le secteur de la santé a été l'une des clés de voûte de la diplomatie cubaine, visant généralement les pays en développement et ses partenaires privilégiés. A partir de 2004, Cuba a commencé à facturer ses services aux pays récepteurs, procurant à l'île communiste une de ses principales sources de revenus. En accueillant le sommet sous-régional de l'Alba de demain, La Havane se pose également en chef de file de la lutte anti-Ebola sur le continent.


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